Dans l'atelier de MARGOT, TOUT est émerveillant, TOUT est extravagances colorées ...
MARGOT ARTISTE VISIONNAIRE !
(Photos Sophie et Apolline Lepetit)
Cathy Garrigue a écrit sur le travail de Margot un texte remarquable que je vous invite à lire aujourd'hui :
MARGOT (née en 1982)
Laissons l'émotion seule nous transporter aux confins de notre propre humanité...
Devant le travail de Margot, nous pouvons imaginer, complaisamment même, qu’elle soit habitée par un Autre auquel elle laisserait l’initiative. Son inspiration serait, ainsi, assimilable à une sorte de délire. Margot semble capable de relâcher la surveillance de sa conscience rationnelle et morale et de donner expression à ses affects subconscients.
Ainsi, de ses manipulations esthétiques, naissent des figures, des formes extravagantes dont, elle-même, peut-être, est la première étonnée. Peut-on, alors, évoquer, à son propos, l’automatisme créateur tel que le concevait André Breton ? Nous n’en sommes pas loin tant son travail semble inspiré voire secondé, sorte de médiumnité transcendantale, ou plus simplement, mécanisme d’auto-engendrement. Par conséquent, peut-on dire que le travail de Margot s’inscrit dans un registre totalement étranger à l’art tel qu’on se le représente ?
Ses projections imaginaires échappent à toute réminiscence artistique quelconque, tant son propos lui est personnel... Son œuvre est empreinte de formes organiques qui semblent procéder de l’enchevêtrement complexe de tracés curvilinéaires. Telles des visions, ces images se développent donc tout naturellement créant une puissance figurative ou plus exactement pré-figurative. Ces cristallisations géométriques donnent des compositions aux strictes symétries qui s’instituent comme le fondement architectonique de ses compositions.
Mais, laissons l'émotion seule nous transporter aux confins de notre propre humanité... La beauté de ses images sorties d'un capharnaüm ésotérique provoque en notre for intérieur un profond malaise. Ces constructions, solidement campées dans un espace sans début et sans fin, symboliseraient-elles ces mystérieuses réminiscences d'un monde invisible, nostalgie non avouée ? Sinuosités obsédantes, pyramides aux formes répétitives, couleurs sobres dont émane une mystérieuse religiosité, l'ensemble nous étourdit dans un ravissement de singulières beautés... Vision comparable à un kaléidoscope tourbillonnant de mille formes mouvantes, inquiétantes et obsédantes.
L’œuvre de Margot fonctionne tel un palindrome. Une œuvre lisible dans les deux sens. Tout est dit, tout est là. Œuvre terriblement fermée sur elle-même. Car la création chez Margot est un processus implacable, irréversible. Cette répétition à l’envers donne à son œuvre une complétude et une immobilité définitive. Ce va-et-vient perpétuel dans l’organisation systématique des formes s’engendre au rythme d’une réversion de la lecture. Cette prévisibilité dans le processus créateur induit une image mortifère. En un mot, cette symétrie « monumente » l’œuvre de Margot à la manière d’un tombeau. Nous pourrions imaginer des frises égyptiennes, passerelles symboliques du passage de la vie à la mort, se décalquer sur celles imaginées par Margot. Intemporalité de l’Art, magie somptueuse, liberté du processus créateur peuvent être, à son propos, évoquées. Car l’œuvre de Margot nous emporte, tel un maelstrom dans les abysses de notre propre imaginaire.
Définir Margot en tant qu’artiste est un exercice périlleux, tant elle nous échappe. Laissons cela de côté. Pour l’instant, une très jeune femme, aux propos si troublants, dont la clé de l’énigme de son art reste, pour l’instant, sa seule propriété.
Le travail de Margot sera visible à La Perrine à Laval du 3 au 25 mars
Avec celui de Jean-Michel Chesné, Daredo et Rosemarie Koczÿ.
MARGOT ET LES GRIGRIS
ET ICI
LE BLOG DE MARGOT
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MARGOT ARTISTE VISIONNAIRE !
(Photos Sophie et Apolline Lepetit)
Cathy Garrigue a écrit sur le travail de Margot un texte remarquable que je vous invite à lire aujourd'hui :
MARGOT (née en 1982)
Laissons l'émotion seule nous transporter aux confins de notre propre humanité...
Devant le travail de Margot, nous pouvons imaginer, complaisamment même, qu’elle soit habitée par un Autre auquel elle laisserait l’initiative. Son inspiration serait, ainsi, assimilable à une sorte de délire. Margot semble capable de relâcher la surveillance de sa conscience rationnelle et morale et de donner expression à ses affects subconscients.
Ainsi, de ses manipulations esthétiques, naissent des figures, des formes extravagantes dont, elle-même, peut-être, est la première étonnée. Peut-on, alors, évoquer, à son propos, l’automatisme créateur tel que le concevait André Breton ? Nous n’en sommes pas loin tant son travail semble inspiré voire secondé, sorte de médiumnité transcendantale, ou plus simplement, mécanisme d’auto-engendrement. Par conséquent, peut-on dire que le travail de Margot s’inscrit dans un registre totalement étranger à l’art tel qu’on se le représente ?
Ses projections imaginaires échappent à toute réminiscence artistique quelconque, tant son propos lui est personnel... Son œuvre est empreinte de formes organiques qui semblent procéder de l’enchevêtrement complexe de tracés curvilinéaires. Telles des visions, ces images se développent donc tout naturellement créant une puissance figurative ou plus exactement pré-figurative. Ces cristallisations géométriques donnent des compositions aux strictes symétries qui s’instituent comme le fondement architectonique de ses compositions.
Mais, laissons l'émotion seule nous transporter aux confins de notre propre humanité... La beauté de ses images sorties d'un capharnaüm ésotérique provoque en notre for intérieur un profond malaise. Ces constructions, solidement campées dans un espace sans début et sans fin, symboliseraient-elles ces mystérieuses réminiscences d'un monde invisible, nostalgie non avouée ? Sinuosités obsédantes, pyramides aux formes répétitives, couleurs sobres dont émane une mystérieuse religiosité, l'ensemble nous étourdit dans un ravissement de singulières beautés... Vision comparable à un kaléidoscope tourbillonnant de mille formes mouvantes, inquiétantes et obsédantes.
L’œuvre de Margot fonctionne tel un palindrome. Une œuvre lisible dans les deux sens. Tout est dit, tout est là. Œuvre terriblement fermée sur elle-même. Car la création chez Margot est un processus implacable, irréversible. Cette répétition à l’envers donne à son œuvre une complétude et une immobilité définitive. Ce va-et-vient perpétuel dans l’organisation systématique des formes s’engendre au rythme d’une réversion de la lecture. Cette prévisibilité dans le processus créateur induit une image mortifère. En un mot, cette symétrie « monumente » l’œuvre de Margot à la manière d’un tombeau. Nous pourrions imaginer des frises égyptiennes, passerelles symboliques du passage de la vie à la mort, se décalquer sur celles imaginées par Margot. Intemporalité de l’Art, magie somptueuse, liberté du processus créateur peuvent être, à son propos, évoquées. Car l’œuvre de Margot nous emporte, tel un maelstrom dans les abysses de notre propre imaginaire.
Définir Margot en tant qu’artiste est un exercice périlleux, tant elle nous échappe. Laissons cela de côté. Pour l’instant, une très jeune femme, aux propos si troublants, dont la clé de l’énigme de son art reste, pour l’instant, sa seule propriété.
Avec celui de Jean-Michel Chesné, Daredo et Rosemarie Koczÿ.
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1 commentaire:
Merci beaucoup pour ce très bel article !
Une découverte fascinante et merveilleuse.
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