Un de mes grands regrets de cette année 2021 est de n'avoir pu descendre jusque Serviés en Val. Philippe et sa Coopérative sont un de mes grands bonheurs annuels. Par chance il y a les amis Facebook et c'est leurs photos que je vous partage aujourd'hui !
Photos Facebook
Photos de Valérie Sarrat
Pierrette Cornu
LA COOPÉRATIVE ARTISTIQUE D’AÏNI DANS LES CORBIÈRES Par Nicole Esterolle (Billet d’humeur)
Philippe Aîni fait figure de gigantesque exception parmi les artistes plasticiens français.
Après avoir été initialement un humble ouvrier pâtissier dans un petit village perdu sur la lande de Fronsac, il est parvenu à une solide reconnaissance, avec un art plutôt singulier mais universellement partageable… Il s’inscrit d’emblée, voire congénitalement, hors des courants dominants et apparaît comme une anomalie, un cas d’école d’autodidactie, un incassable incasable, un inclassable, même pas dans la norme des « hors-normes », c’est dire. ! …
L’ample et juste célébrité dont bénéficie aujourd’hui Aïni, est donc de l’ordre de la nécessité souterraine, de la magie blanche, primale, ancrée dans une réalité locale, tripale et ancestrale, totalement étrangère aux systèmes de légitimation habituels , encore moins aux réseaux mafio-spéculatifs. Elle a déjoué tous les savants pronostics, et c’est en cela qu’elle est à la fois actuelle, intemporelle et surtout porteuse d’espoir en l’art et en l’humain.
Une œuvre libre en quelque sorte et positive par une fabuleuse inventivité formelle accrochée et nourrie « au magma sensuel de la matière, fouilleuse des entrailles de la chair et de l’animalité des corps… Un art barbare, exultant de sauvage santé » comme le dit mon ami Christian Noorbergen…
Une gigantesque générosité
En plus d’une énorme capacité de travail, il fait montre d’ une générosité gigantesque envers ses collègues artistes, compatriotes et contemporains, au point de leur aménager, au pays du poète Joseph Delteil, une gigantesque coopérative viticole en coopérative d’art… Il dit que cette attention à autrui alimente son imaginaire et ses « visions médiumniques », autant que l’exploration des poissonneux fonds sous-marins en mer de Chine, que l’artiste pratique assidument un mois par an, depuis des années.
Une expo annuelle pour les amis artistes
C’est rituel. Tous les étés, il fait un grand accrochage dans les 1000 mètres carrés de son atelier – galerie, pour montrer le travail des artistes qu’il aime bien. Ce n’est pas une exposition – vente, non, c’est seulement une occasion de se rencontrer et de faire la fête. De donner aussi visibilité aux collègues, d’inviter des amateurs d’art, des collectionneurs, des voisins … et des gens de la DRAC (qui ne viennent pas, mais qu’importe).
Une démarche exemplaire
Il est convenu de dire que les artistes sont des individualistes avec un égo d’éléphant et que c’est la condition de leur indépendance et de leur liberté créative… Affirmer cela est d’une niaiserie sans nom, et la démarche d’Aïni est la démonstration exacte du contraire.
La coopérative d’Aïni est un lieu de connivence entre des créateurs aux écritures différentes, mais qui se reconnaissent « au fond ». C’est une lieu de reconstruction du sens et de réhabilitation du contenu, de l’inventivité, de la gaité, de la fraternité, face à l’énorme entreprise de « déconstruction » institutionnelle de l’art et du lien social… une démolition qui n’a plus grand chose à déconstruire après 40 ans d’exercice en toute impunité.
Cette Maison d’Art préfigure toutes celles qui contribueront bientôt, ensemble et toutes différentes, à la décontemporanisation de l’art, à sa définanciarisation, à sa désinternationalisation , à sa déradicalisation du conceptualisme mortifère, à sa décrinisation d’État, à sa dépollution intellectuelle. (signalons , à 40 km au nord, un lieu ami : la formidable Collection Cérés Franco à Montolieu, logée elle aussi dans une ancienne coopérative viticole).
Tous ces endroits « habités » constitueront ensemble un outil de reconstruction des systèmes de diffusion et de reconnaissance, de préservation de l’ écosystème naturel de l’art et de sa bio-diversité… et tout cela en articulation avec l’avènement heureux d’une pensée écologique globale prônant le retour au local, au circuit court, à l’ancrage territorial, aux nécessités intérieures.
AVEC Carré Line, Titos, Jean-Luc Curabet, Paëlla Chimicos, Patrick Paufert, Delhal, Danielle Le Bricquir, Antoine Rigal, Joseph Kurhajec, Florence Arnold, Christophe Miralles, Nicolas Gasiorowski, Dominique Albertelli, Gérard Delafosse, Claude Viallat, René Strubel, Simone Picciotto, Fabien Chevrier, Stéphan Vivier, Charlotte Massip, Philippe Aïni, Ghyslaine et Sylvain Staëlens, Fabienne Octobre, Stephane Carel, Marc Girard, Daniel Robert, Sandra Detourbet, Moss, André Cervera, Joel Bastard, Dado, Joseph Donadello, Corneille, Michel Macréau, Lydie Arickx, Beng Lindström, Hervé Di Rosa, Mario Chichorro, Michel Audiard, Roger Decaux, Pierre Souchaud, Sylvie Badia, Mario Murua, Pépé Donate, Bruno Hadjadj, Lambert Rocour, François Monchâtre, Jean-Marc Gauthier, Messagier, Louis Cane.
Coop’art
Ouverture à partir de 26 juin jusqu’à la fin octobre
1 rue Joseph Deletil
11220 Servies en Val
Tél : 06 21 63 04 31
Aini.philippe@orange.fr
LE SITE DE PHILIPPE AINI
PHILIPPE AINI ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
LA COOPÉRATIVE DE PHILIPPE AINI
(cliquer)
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