" Les machines de DEMIN interrogent sur le devenir de l’humanité. Doit-on ignorer les souffrances de ce monde agonisant, devenu ramassis d’ordures, de haine et de dégoût ? Les chairs, mises à nu, dénoncent les leurres et les faux-semblants élaborés par la société. Les êtres de DEMIN ne sont ni beaux ni élégants. Ils sont dépouillés de toute futilité rassurante. La beauté est ailleurs, sans doute dans l’émotion saisissante qui s’empare des consciences et révèle les blessures universelles."
Et voici deux lettres écrites par Demin :
***Lettre ouverte concernant la censure de la mairie
d’Aubagne sur mon travail
"Mon travail dénonce les massacres perpétrés dans le monde. Je n’ai jamais entendu jusqu'à ce jour le mot « pornographique » pour le désigner. Pour moi, la mairie d’Aubagne - qui a fait le choix de la censure - a pris la position de l’ignorance. Ils ont jugé sans savoir, sans chercher à comprendre. Mon travail représente une cause humanitaire. Il montre la partie sombre du monde : froid, cruel, injuste ou le faible est au service du fort, ou les pauvres n’ont jamais la parole, ou les femmes sont reléguées à l’état d’objet, ou le pouvoir prédomine. Je n’ai jamais cherché à exhiber l’horreur pour l’horreur, je suis cependant conscient que mon œuvre peut déranger, interpeller.
Je ne
travaille pas sur des sujets faciles et je ne recherche pas l’esthétique
au sens conventionnel du terme. En 2014 j’ai été invité par la
commissaire d’exposition du SIAC de Marseille à présenter mon travail
dans des conteneurs industriels. Plus de 10 000 personnes se sont
retrouvées face à mes machines sans que cela pose problème. J’ai eu la
visite de famille où les parents expliquaient à leurs enfants la
démarche artistique, le sens des œuvres, etc. certaines familles
faisaient le choix de passer leur chemin, il me semble que c’est aussi
ça le libre arbitre ? Cette censure est dénuée de bon sens et que la
municipalité se défende en prétendant vouloir protéger les enfants est
encore plus absurde. À moins qu’elle veuille les défendre en les
protégeant du risque que peut avoir le fait de se cultiver
artistiquement, c’est tellement mieux de les mettre devant des jeux
vidéos ultras violents ou les héros détruisent à coup de grenades des
humains en les faisant exploser… ( à quand l’interdiction des jeux
vidéos sur la commune d’Aubagne ?) j’ai été invité en 2013 au Forum
Social Mondial de Tunis pour faire une conférence sur mon travail. J’ai
pu ainsi m’exprimer en tant qu’artiste plasticien et débattre sur le
thème de la souffrance humaine dans le monde, j’ai longuement discouru
sur le combat que je mène au travers de mon art. Mes machines ont été
présentées à un large public du monde arabe qui a félicité mon
implication artistique.
Le festival International d’art singulier d’Aubagne était un grand festival, reconnu pour sa qualité, l’équipe qui œuvrait aux commandes de Danielle Jacqui était une équipe impliquée qui cherchait à exposer la qualité émotionnelle des œuvres et leurs messages intrinsèques. La municipalité aurait sans doute préféré une exposition de champs de lavande… Depuis tout temps il y a eu des censures, certaines légitimes d’autres non. Des êtres humains ont donné leur vie pour la liberté d’expression, nous vivons dans un pays culturellement riche. La diversité fait partie de cette culture.
Qu’une mairie décide qui doit faire partie (ou non) d’un festival ne reflète pas vraiment cette notion de liberté culturelle. J’ai la sensation – très personnelle – que le problème est plus politique qu’artistique et cela est attristant. Jusqu’à présent je dénonçais principalement les souffrances et les injustices qui se produisaient dans des pays tels que la Syrie, etc. ou le pouvoir asservissait en maître le peuple opprimé. De par cette censure, la municipalité d’Aubagne fait elle aussi état de son pouvoir pour tenter d’asservir les artistes, c’est inadmissible."
LE SITE DE DEMIN
(cliquer sur le lien)
Le festival International d’art singulier d’Aubagne était un grand festival, reconnu pour sa qualité, l’équipe qui œuvrait aux commandes de Danielle Jacqui était une équipe impliquée qui cherchait à exposer la qualité émotionnelle des œuvres et leurs messages intrinsèques. La municipalité aurait sans doute préféré une exposition de champs de lavande… Depuis tout temps il y a eu des censures, certaines légitimes d’autres non. Des êtres humains ont donné leur vie pour la liberté d’expression, nous vivons dans un pays culturellement riche. La diversité fait partie de cette culture.
Qu’une mairie décide qui doit faire partie (ou non) d’un festival ne reflète pas vraiment cette notion de liberté culturelle. J’ai la sensation – très personnelle – que le problème est plus politique qu’artistique et cela est attristant. Jusqu’à présent je dénonçais principalement les souffrances et les injustices qui se produisaient dans des pays tels que la Syrie, etc. ou le pouvoir asservissait en maître le peuple opprimé. De par cette censure, la municipalité d’Aubagne fait elle aussi état de son pouvoir pour tenter d’asservir les artistes, c’est inadmissible."
*** Lettre ouverte du 22 juin 2014 en réponse à l'article paru
dans le Figaro
" La
mairie déclare dans un récent communiqué « être contre l’annulation de
la manifestation ». Paradoxalement à cette position elle désire en
temps qu’entité souveraine quel artiste doit (ou non) participer à ce
festival. Il ne me semble pas raisonnable, dans ces conditions qu’une
représentation artistique puisse avaliser ce dogme. Le festival
international d’art singulier d’Aubagne était géré depuis de
nombreuses années par Danielle Jacqui (reconnue par ses pairs comme la
papesse de l’art singulier). Danielle Jacqui est venue dans mon
atelier en janvier dernier, elle a choisi de prendre pour ce festival
l’ensemble de mes créations afin de les présenter au public ; non pas
pour déclencher un scandale en exhibant des œuvres sujettes à
polémiques, mais pour montrer mon œuvre qu’elle a jugée sur sa
qualité. Je déplore que mon travail soit découvert de cette manière-là:
par la provocation et la censure, je n’ai jamais cherché cela.
L’idée évoquée par la mairie d’une manipulation est tout simplement
insane. Déclarer « ils essaient de démontrer que la droite ne comprend rien à la culture » est
une réaction absurde et restrictive, car je ne peux condamner tout un
parti pour l’impéritie de quelques élus ayant l’esprit en jachère.
Je ne suis ni de droite ni de gauche, j’applique simplement ma prise
de position sur l’adage du bon sens. J’estime que dans un pays libre,
chacun doit jouer son rôle, la mairie gère sa ville, les commissaires
d’exposition... les expositions ! Concernant notre volonté de créer le
buzz médiatique, j’estime que celui-ci est la conséquence d’un
choix irréfléchi par la municipalité d’Aubagne. Ce buzz est la
conséquence inhérente d’une prise de position sans doute basée sur une
mauvaise stratégie politique. Il serait peut-être souhaitable que le
maire prenne enfin ses responsabilités, s’il n’en est pas capable,
alors qu’il démissionne. La municipalité déclare que Danielle
Jacqui a été poussée à la démission par les artistes, cette info est
totalement fausse, (d'ailleurs, ceux qui la connaissent savent que
personne ne pourrait la pousser à quoi que ce soit)
Je
suis conscient que mes machines peuvent choquer, déranger, mettre mal à
l’aise. Mais une œuvre d’art n’est-elle pas là pour transmettre
avant tout des émotions ? Quelles qu’elles soient ! J’ai fait le choix
de parler de la souffrance, sous toutes ses formes, des injustices,
des massacres d’enfants etc. De par ce choix, je ne peux pas créer mes
œuvres à coup d’arc-en-ciel et de sucre Candy ! Alors serait- il plus
judicieux de faire l’autruche ? D’éduquer nos enfants en leur cachant
une partie du monde ? En ne leur présentant que des œuvres bisounours.
Car l’art peut aussi être un moyen de transmettre des informations
sur les conditions humaines dans le monde. Sauf si bien entendu, on peut
ne pas se sentir directement concerné par ce qui se passe à des
milliers de kilomètres de chez nous."
LE SITE DE DEMIN
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1 commentaire:
que dire de plus... absolument inadmissible... ignorance de la bourgeoisie!
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