GIOVANNI BOSCO .... une rencontre que j'espérais depuis longtemps !
Avec son œuvre bien sûr puisque l'homme est décédé en 2009 ....
Il y avait eu l'enthousiasme de Roberta, de Chiara et de Danilo, la projection à Nantes en avril du film " Giovanni Bosco, dottore di tutto" réalisé en 2008 par Salvatore Bongiorno.
"Giovanni Bosco, « habité par la mémoire d’une cruauté ancienne », invente tout un univers graphique qui déborde la page puis les murs de sa chambre pour s’évader dans tout son village natal de la côte sicilienne.
Dans ce film tourné par le collectif Zep, sous la direction de Salvatore Bongiorno, « on le voit à l’œuvre, chez lui, avec feutres et papiers d’emballage, et dans les rues de Castellamare, armé d’un pinceau de peintre en bâtiment.On l’écoute aussi parler de son travail, des « bonshommes » qu’il peint sous forme de cœurs avec des yeux, des bras, des jambes, « correctement faits », « comme s’ils étaient beaux », ajoute-t-il. Quant aux murs, pourquoi y peindre des fresques? « Pour que les gens les voient », explique-t-il. Et il insiste pour que son interlocuteur les photographie ».
Deux passages à Castellamare del Golfo en mai m'ont permis de prendre des photos, de voir de nouvelles vidéos, de rencontrer des personnes qui défendent cet artiste et oeuvrent pour la conservation des peintures murales ....
" Les peintures murales sont situées sur les façades de plusieurs maisons dans la partie
supérieure de Castellammare del Golfo. Certains d'entre eux sont encore en bon état,
mais la plupart est en processus de destruction. En 2011 certains ont été restaurés.
Depuis 2003, Bosco a décoré avec de la peinture et marqueurs les rues de son pays
natal, Castellammare del Golfo (et de certains pays voisins), avec des formes colorées
et instantanément reconnaissables: bonhommes, cœurs avec des grands yeux, des grands
cercles avec des noms de villes, des chiffres et des textes de chansons. Berger marqué
par une vie difficile, il a vécu l'internement psychiatrique et l'exclusion sociale.
Il peint non seulement sur les murs, mais aussi sur des feuilles de papier et des
déchets, créant des œuvres passionnantes."
Et la même photo prise quelques années plus tôt ...
Photo Zep @ crédit photographique - Collection de l'Art Brut, Lausanne
Et en 2008 ...
Photo Lucienne Peiry, archives de la collection de l'art brut de Lausanne.
" Giovanni Bosco est né à Castellammare del Golfo, une petite ville sicilienne. Il est le deuxième enfant d’une fratrie de cinq. Après seulement deux années de scolarité, le jeune garçon travaille comme gardien de troupeau et fait l’expérience d’un premier deuil à l’âge de quatorze ans lorsque son père décède. Deux ans plus tard, il perd ses deux frères jumeaux qui sont assassinés. Bosco est ensuite emprisonné pour des délits mineurs. L’expérience de la prison le traumatise: il souffre de dépression et de paranoïa, cesse de travailler et se clochardise. Par la suite, il retourne vivre dans sa ville natale et emménage dans un espace exigu constitué d’une seule pièce sans aucune commodité.
Dans sa chambre, Giovanni Bosco passe des heures à peindre sur des morceaux de carton un univers graphique d’une rare puissance. Les formes, sobres et économes - essentiellement des parties du corps humain, telles que le cœur, un bras, une jambe, des poumons, parfois accompagnés de l’ossature et de la musculature - sont agencées avec un sens inné de la composition. Elles sont parfois accompagnées d’inscriptions désarticulées où l’auteur mentionne notamment son identité, son année de naissance, celle de son père, ainsi que des noms de villes italiennes ou de villages siciliens. Il inscrit aussi des paroles de chansons napolitaines de Mario Merola qu’il connaît par cœur et qu’il chante parfois à tue-tête lorsqu’il travaille. Mais la nécessité impérieuse qui l’anime le conduit à déborder le huis clos du support pour peindre sur les murs de la petite pièce où il dort, mange, boit, fume, chante et peint. Dans les rues de Castellammare del Golfo où il réside, il marque son passage de peintures à l’huile sur les murs de la cité. Giovanni Bosco s’approprie l’espace public.
De son vivant, il a été soutenu par le peintre du village Giovan Battista di Liberti et par l’association bénévole sicilienne ZEP, qui a beaucoup contribué à valoriser et à faire connaître son œuvre."
photo: Lucienne Peiry
photo Google
Deux photos del Osservatorio Outsider Art
UN LIEN : GIOVANNI BOSCO DANS LIBÉRATION
GIOVANNI BOSCO ET LAUSANNE
LE TEXTE DE CÉLINE DELAVAUX
GIOVANNI BOSCO ET LA COLLECTION ABCD
GIOVANNI BOSCO ET COSTRUTTORI DI BABELE
( cliquer sur les liens)
Pour Eva di Stefano et toute son équipe ... avec reconnaissance pour ce formidable colloque de mai ....
Un ouvrage à consulter :
Christian Berst, Jean-Louis Lanoux et Eva di Stefano, Giovanni Bosco, il dottore di tutto (textes en français, anglais et italien), catalogue d'exposition, Galerie Christian-Berst / Le Livre d'art, Paris, 2011
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