Au seuil de sa fin de vie, Bjarni - fermier islandais - décide de rompre le silence et d'écrire une longue lettre à son grand amour perdu, Helga, sa belle voisine. Il y raconte l'existence qui s'est écoulée, de l'après-guerre à nos jours, les temps qui changent, la solitude glacée, mais surtout livre le secret d'une âme simple et le regret qui la torture : n'avoir pas su rompre avec son mode de vie immémorial en fuyant avec elle à Reykjavík. Bouleversante, brûlante et souvent drôle, cette Lettre à Helga est aussi prétexte à l'évocation d'un monde révolu : celui d'une vie paysanne traditionnelle islandaise qu'anime une âme pétrie de lectures bibliques et de légendes, entre mer et glace. Un roman épistolaire rafraîchissant et grave à la fois.
"Certains meurent de causes extérieures. D'autres meurent parce que la mort depuis longtemps soudées à leur veines travaille en eux, de l'intérieur. Tous meurent. Chacun à sa façon. Certains tombent par terre au milieu d'une phrase. D'autres s'en vont paisiblement dans un songe. Est-ce que le rêve s'éteint alors, comme l'écran à la fin du film? Ou est-ce que le rêve change simplement d'aspect, acquérant une autre clarté et des couleurs nouvelles? Et celui qui rêve, s'en aperçoit-il tant soit peu?"
"Je compris que je ne réussirai jamais à me libérer de ton emprise - j'aurais soif de toi jusqu'à mon dernier souffle. Je me fiche pas mal d'écrire cela, Helga; je ne suis qu'un vieillard qui n'a plus rien à perdre. Bientôt s'éteindra la dernière flamme et ma bouche béante se remplira de terre brune. Continuerai-je alors de te désirer?"
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