Cette 8 éme édition du GRAND BAZ'ART fut tout particulièrement réussie : une organisation sans faille ( Bravo à Jean-Luc Bourdila et à Oana Amaricai pour leur enthousiasme et leur amour bien tangible pour les artistes présentés ), des artistes magnifiques dont je reparlerai ici car j'ai eu de vrais coups de coeur , de beaux discours, une ambiance détendue, la présence de très nombreux amis ... bref un fabuleux week end de rencontres et de découvertes !
J'ai beaucoup aimé le fait que différents lieux d'exposition soient proposés aux visiteurs, la performance de Jean-Pierre Faurie et de Marcel Benaïs, la grande disponibilité et l'accueil chaleureux des organisateurs. J'ai beaucoup apprécié aussi les dédicaces de Laurent Danchin et de Jean-Luc Giraud , la vente de leurs deux savoureux petits ouvrages et la passionnante présentation d'Aurélien Demaison dans l'espace Chomo.
"Considéré comme une des cinq plus importantes manifestations d’Art Marginal en Europe, Le GRAND BAZ’ART, Festival International, accueille tous les ans à Gisors le 1er week-end de juillet, une sélection de 20 artistes qui représentent différentes facettes de l’Art Marginal, depuis l’Art Brut et l’Art hors-les-normes, jusqu’aux frontières de la Figuration Libre et du néo-expressionnisme.
Cet ensemble regroupe un art réalisé avec d’autres approches que celles de l’art académique. Ces œuvres sont inventées le plus souvent par des autodidactes pour lesquels l’acte créateur est une pulsion voire une expulsion. Les appellations sont nombreuses, toutefois, Art Marginal est certainement celle qui convient le mieux, car elle est le pendant de ce que les Anglo-Saxons appellent l’Outsider Art.
L’Art Marginal peut être déroutant, poétique, souvent très coloré et pourtant toujours attachant et si « intimement-dans-le-monde »."
LONGUE VIE AU FESTIVAL INTERNATIONAL D'ART MARGINAL !
Et pour accompagner mes photos un texte d'OANA AMARICAI :
"Dans un texte publié dans ce catalogue par Laurent Danchin, racontant son parcours dans les arts de la marge et sa rencontre avec Chomo, il observe qu’à l’époque on ne parlait pas d’art singulier, puisque le terme n’existait pas encore. On parlait d’art marginal, pour désigner tout ce qu’était dans l’underground, dans la contre-mouvance de l’art officiel. La question d’être autodidacte ou savant n’entrait pas vraiment en ligne de compte.
L’année passée, en décidant de changer l’intitulé du festival, de renoncer
à la dénomination d’art singulier contemporain en faveur d’art marginal, nous
répondions en fait à un même besoin de prendre nos distances avec un terme
bâtard et toute une petite culture développée autour de lui, qui cautionne
depuis quelque temps le proverbial « tout et n’importe quoi ».
Mais aussi nous étions dans la difficulté de nous expliquer à nous-mêmes
(et à bien d’autres, puisque la question revient très souvent) les critères de
sélection de nos artistes. Nous savions parfaitement que nous invitons les très
bons, ceux qui ont une « patte » – et qui étonnamment nous font très
souvent l’honneur d’accepter de venir. Nous savions qu’il s’agît surtout de
figuration, aussi que de techniques et de savoir-faire artistiques
« classiques », même si la façon où ces techniques sont employées est
souvent parfaitement personnelle, voire farfelue.
Nous savions, en suite, qu’il ne s’agît pas de conceptuel, d’abstrait, de
happening, de performance, de multimédia, de numérique et tous ces autres
termes parfaits pour un jeu de « mot de passe ». Par contre, ça
allait du vrai Art Brut (André Robillard, Jeantimir Kchaoudoff) à la Neuve
Invention (Marilena Pelosi, Liz Parkinson) et à la Figuration Libre/Liberatrice
(Yvon Taillandier, Marcel Bénais, Jean-Pierre Faurie), du néo-expressionisme
(Hubert Duprilot, Jérôme Bouscarat) au surréalisme (Marian Simon) et de l’art
naïf génuine de l’Europe de l’Est à l’outsider art américain, avec toutes ses notes de folk art (Dion Hitchings,
Bob Hoke, Tina-Marie Nolan etc.). Et dans tout ceci il y avait des parfaits
autodidactes aussi bien que des artistes fortement instruits (comme le prof des
Beaux-Arts Christophe Ronel, pour en nommer un seul). Il y avait des œuvres aux
lignes chancelantes à côté de chefs d’œuvres de maitrise technique. Et à nos
yeux tout ceci fait partie d’une même histoire, parfaitement cohérente, tout
partage un quelque chose d’essentiel et d’intime qu’on reconnait sans
difficulté, instinctivement, mais qu’on a beaucoup de mal à expliquer.
Tant est que le mot « singulier » ne convenait plus. Nous
l’avons donc remplacé par ce « marginal », à comprendre au sens dont
Laurent Danchin parle dans son texte. Est-ce que ceci convient mieux ? Les
anglophones utilisent outsider art,
mais cette expression même est en quelque sorte détournée, car le sens voulu
initialement par Roger Cardinal, son „inventeur”, était celui correspondant à
l’Art Brut de Dubuffet. Quant à „marginal”, on nous a reproché soit de prendre
une tonalité hautaine à l’égard des artistes, en les traitant de „marginaux”,
soit d’utiliser un terme qui n’est pas assez transparent au niveau de
l’orientation „stylistique”, alors que „singulier” est désormais plus ou moins
compris. On nous a même suggéré de le remplacer par „undergroud”, ce que nous
n’allons certainement pas faire, ne serait-ce que par respect pour le travail
titanesque fait des décennies durant par plusieurs générations de passionnés
affin justement de sortir cet art de l’underground, pour l’exposer en pleine
lumière – la lumière du jour mais aussi des regards.
Faut-il donc inventer un nouveau mot? Un qui, faute de décrire quelque
chose de très peu descriptible, soit au moins plus suggestif? Que pourrait-on
donc proposer? Si l’art officiel est mainstream,
l’opposé de cela serait quoi ? Art des remous ? Si l’art officiel se fait
un titre de gloire du fait d’être « détourné », celui-ci pourrait
être «l’art retourné »? Remarquez, ceci a un fond de vérité et une brume
de poésie. Si l’art officiel est l’art orthodoxe, le « nôtre »
pourrait-il être appelé art hétérodoxe ? Cela a au moins l’avantage d’avoir
l’air cultivé, mais cela ne promet pas beaucoup lorsqu’il s’agit de rendre la
chose plus claire, plus transparente.
Vous allez peut-être penser qu’on pourrait très bien se passer de toute
étiquette et parler d’art tout court. Soyez certains que dans nos têtes et dans
nos âmes c’est bien comme cela qu’on appelle cette famille de sensibilité
artistique. De l’art tout court. Voire de l’Art. Mais en même temps l’étiquette
qu’on met sur le festival n’est pas tout-à-fait pour notre gouverne. On
choisit, donc, de rester avec le „marginal”, qui doit être lu comme art „des
marges” et non pas „des marginaux” (quoique nous n’avons strictement rien
contre les marginaux, même, ceux que nous connaissons ont plutôt tendance à
nous fasciner). Et la sélection d’artistes et d’expositions que nous proposons
cette année –placée manifestement et « assummément » au-delà de la
dichotomie artiste autodidacte-artiste instruit –
servira, nous l’espérons, comme la meilleure explication possible."
GISORS ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
LE LIEN VERS LE GRAND BAZ'ART
( cliquer sur les liens)
GRAND BAZ ’ART 2016
10 rue de Cappeville - 27140 Gisors
Téléphone : Jean-Luc BOURDILA 06 62 62 57 72
Oana Amaricai 06 70 56 63 88
Oana Amaricai 06 70 56 63 88
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