Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
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vendredi 20 décembre 2019

CHRISTOPHE RONEL AU CENTRE D'ART CONTEMPORAIN DE LA MATMUT ... QUELQUES OEUVRES




Pour accompagner mes photos aujourd'hui un texte de l'artiste :


Ma peinture est liée tout autant à un goût irrépressible de l'assemblage et de la collecte qu'à l'attrait du lointain : cueillir, saisir des morceaux d'instants dans des petits carnets, sur des feuillets libres, laisser fermenter cela jusqu'à ce que l'imaginaire jaillisse dans la magie d'inconscients assemblages.

Combien de terres lointaines, de cités anciennes, de sanctuaires ou de ports faut-il avoir croisés, combien de visages, de processions et de fétiches faut-il avoir rencontrés, d'encens respirés avant que tout cela se cristallise en agencements insoupçonnés ?

Face à l'esthétique du dépouillement, je choisis de figurer la densité, la plénitude, les spasmes des foules, la longue transhumance des peuples polychromes, le grand cirque de la vie avec son lot de farces et sa piste ronde au centre de laquelle parade un immense pachyderme en équilibre précaire.

Le tableau traversé de souffles vitaux propose en somme un défi enivrant : représenter une pensée en action, peindre un monde multiple en vision panoramique, donner l'illusion d'embrasser le grand tout.

La peinture dévoile l'autre côté du réel, cet ailleurs longuement désiré, elle révèle le besoin vital de "se" parcourir comme on le ferait d’un pays, de voyager en soi.






 















Et le très beau texte d'Iléana Cornéa : "Christophe Ronel, étrange métier que d’être peintre…"
publié dans  Artension en 2018 :


Ses oeuvres semblent proches de miniatures persanes. Ces traits ronds comme Ronel s’érigent en totems, organisent des voyages extraordinaires à dos d’éléphant ou dans des arches antédiluviens. Ils ouvrent l’espace-temps ignoré par le profane où l’homme, la flore et la faune, la nature tout entière communiquent. Et ses architectures semblent fêter la beauté d’un monde harmonieux.

Fils du peintre paysagiste Marcel Laquay, il n’a pas échappé au métier. Il y a des histoires comme cela, comme à la Renaissance, artiste de père en fils. De peinture, il est nourrit au biberon. Puis des livres, des musées, des conversations… Dans ce petit milieu où la peinture est le centre d’intérêt du ménage, on est un peu en dehors du monde ordinaire. On développe la culture du détail et de la forme, on appelle les couleurs par leurs noms, on pèse la densité des matières, on se réjouit de la beauté des motifs. Même les griffures de murs et les taches disgracieuses relèvent de la magie pour l’oeil qui travaille. Intercepter les rapports entre les choses procure un étonnement sensuel et un plaisir fou.

N’est pas artiste qui veut. Le peintre apprécie autrement la peinture parce que toute l’orientation de son être et de son esprit est à l’oeuvre pour discerner les symptômes des choses qui nous entourent, diagnostiquer leurs apparences, analyser les degrés qui les différencient… extraire leur beauté, leur laideur. Tout ce qui le préoccupe c’est de transmettre ce monde impalpable qu’est le monde vu par la culture de l’émotion et de l’imagination. Pour lui, toute la difficulté consiste dans le saut qu’il doit accomplir entre l’oeil et la feuille vierge, écrivait le critique allemand G.E. Lessing au XVIII° siècle. L’outil est important : C. Ronel trouve un papier et me montre un drôle de « pinceau feutre à la pointe fine. On me l’a offert au Japon. Il résorbe et donne une gestuelle très particulière…Il faut travailler par écrasement, on peut même en faire des taches ». Une tête cernée par endroits en résulte comme par enchantement. « Une mine de crayon ne donne pas les mêmes écritures. »

Carnets de passages.

Très tôt, C. Ronel est sensible à la liberté introduite dans l’art par les artistes bruts. Il admire Auguste Lesage par exemple, et aussi le traitement de la matière par le mouvement CoBrA, et son esprit est étrangement réceptif à la cosmologie. Contrairement à la plupart des artistes contemporains qui s’inspirent des images du web, C. Ronel glane ses idées sur le vif. Ces carnets de voyage rendent compte de la réalité foisonnante du monde tel qu’il est, avec ses paysages, ses visages, ses couleurs et ses croyances invisibles qui le doublent et l’épaississent. C’est une écriture à part, rapide, percutante. Une fois à l’atelier un autre travail commence. Un travail d’intériorisation où la réalité se transforme en poésie.

Les titres répondent à l’image : La conférence des oiseaux, par exemple, est une véritable noce de Cana cosmique. Hommes, femmes et oiseaux festoient dans un ailleurs à la fois intérieur et extérieur. Le trait court, s’arrête, hache, repart, se prolonge, se tortille, s’affirme rond et précis, jouant de toutes les gammes majeures et mineures, inspirant des mélopées étranges, s’enrichissant des rythmiques endiablées. L’univers est frontal comme la peinture avant l’invention de la perspective, mais les plages monochromes ouvrent des horizons au-dessus des mers et des fleuves, au bord desquels la vie, toujours la vie, mélange ses voeux aux mystères de l’univers.

Sinuosités, hachures, inscriptions s’accordent aux lumières ocre, les rouges pourpres s’enflamment, les bleus reposent le regard. Les personnages, les paysages, les éléphants, les rhinocéros, les êtres fantastiques  vivent des aventures fabuleuses, dans des pays dont la réalité est attestée par ces images aux mille facettes. Et quand tous les mystères de l’Asie miroitent dans une tache lumineuse et aquatique, on se dit : étrange métier que d’être peintre. N’est-ce pas ?



LE SITE DE CHRISTOPHE RONEL

LE SITE DE LA MATMUT

UNE VIDÉO

D'AUTRES CREATIONS DE CHRISTOPHE RONEL

LE PETIT FILM QUE VOUS POUVEZ VOIR DANS L'EXPOSITION

L'ARTICLE DE CATHERINE DENTE

(cliquer)

Centre d’art contemporain de la Matmut
425 rue du Château
76480 Saint-Pierre-de-Varengeville
02 35 05 61 73



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