Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
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dimanche 8 décembre 2019

" LA LÉGENDE DE LA MORT " D'ANATOLE LE BRAZ.

Je viens de terminer un livre indispensable " LA LÉGENDE DE LA MORT " d'ANATOLE LE BRAZ 







LE SQUELETTE A LA FAUX


Dans les légendes bretonnes, la Mort est personnifiée par un être redoutable qui n'a rien à voir avec la fameuse Camarde de la mythologie gréco-latine. D'abord, ce n'est pas une femme, mais un homme. Il est réduit à l'état de squelette, mais c'est un squelette habillé : Il est vêtu comme les laboureurs de Basse-Bretagne, d'une chupenn (veste) et de bragou braz (pantalons bouffants) noirs et porte, sur ses longs cheveux blancs, un large feutre à rubans. Sa tête décharnée tourne sans cesse autour de ses vertèbres cervicales pour rechercher les vivants qu'il a mission de détruire. Il est armé d'une faux, mais celle ci est curieusement emmanchée à l'envers, le tranchant vers l'extérieur de façon à prendre les vies quand il agite son bras. Il l'affûte avec un os humain.
C'est l'âme du dernier mort de l'année qui, dans chaque paroisse, remplit pour un an les fonctions de l'Ankou. il entasse ses victimes dans une charrette à cheval délabrée et grinçante (karrik ou karriguel an Ankou ) . Il est traîné d'ordinaire par deux chevaux attelés en flèche. Celui de devant est maigre, efflanqué, se tient à peine sur ses jambes. Celui du limon est gras, a le poil luisant, est franc du collier.
L'Ankou se tient debout dans sa charrette.
Il est escorté de deux compagnons, qui tous deux cheminent à pied.L'un conduit par la bride le cheval de tête. L'autre a pour fonction d'ouvrir les barrières des champs ou des cours et les portes des maisons. C'est lui qui empile dans la charrette les morts que l'Ankou a fauchés.

L'HISTOIRE DU FORGERON

Fanch ar Floch était forgeron à Ploumilliau. Une certaine veille de Noël, il dit à sa femme après souper:
-Il faudra que tu ailles seule à la messe de minuit avec les enfants : j'ai encore une paire de roues à ferrer que j'ai promis de livrer demain matin sans faute, et, lorsque j'aurai fini mon travail, c'est de mon lit que j'aurai surtout besoin.
A quoi sa femme répondit:
-Tache au moins que la cloche de l'élévation ne te trouve pas encore travaillant.
-Oh ! fit-il, à ce moment là, j'aurai déjà la tête sur l'oreiller.
Le temps était clair et piquant quand il retourna à son enclume.
-Nous prierons pour toi, dit la femme, mais souviens-toi de ton coté de ne pas dépasser l'heure sainte.
-Non, non, tu peux être tranquille.
Il se mit à battre le fer mais le temps s'use vite quand on besogne ferme. Fanch ar Floch ne l'entendit pas s'écouler et le bruit de son marteau sur l'enclume l'empêcha d'entendre la sonnerie lointaine du carillon des cloches de Noël. L'heure de l'élévation était passée quand tout à coup, la porte grinça sur ses gonds.
-Salut ! dit une voie stridente.
-Salut ! répondit Fanch.
Il dévisagea le visiteur : c'était un homme de haute taille, le dos un peu voûté, habillé à la mode ancienne, avec une veste à longues basques et des braies nouées au dessus du genou.Un chapeau à larges bords rabattus empêchait de voir ses traits.Il reprit:
-J'ai vu de la lumière chez vous et je suis entré, car j'ai un besoin pressant de vos services.
-Sapristi ! dit Fanch, vous tombez bien mal, j'ai encore à ferrer cette roue et je ne veux pas, en bon chrétien, que la cloche de l'élévation me surprenne au travail.
-Oh ! dit l'homme, avec un ricanement étrange, il y a plus d'un quart d'heure que la cloche de l'élévation a tinté.
-Ce n'est pas Dieu possible ! s'écria le forgeron en laissant tomber son marteau.
-Si fait ! repartit l'inconnu...ainsi que vous travailliez un peu plus, un peu moins ! ...Ce n'est pas ce que j'ai à vous demander qui vous retardera beaucoup: il ne s'agit que d'un clou à river.
En parlant de la sorte, il exhiba une large faux dont il avait caché le fer derrière ses épaules.
Voyez, continua-t-il, elle branle un peu : vous aurez vite fait de la consolider.
Mon Dieu, oui ! Si ce n'est que cela, je veux bien.
L'homme s'exprimait d'une voix impérieuse qui ne souffrait aucun refus. Il posa le fer de la faux sur l'enclume.
-Eh, mais il est emmanché à rebours, votre outil ! observa le forgeron. Le tranchant est en dehors ! Quel est le maladroit qui vous a fait ce bel ouvrage ?
-Ne vous inquiétez pas de cela, dit sévèrement l'homme. Il y a faux et faux. Contentez-vous de bien la fixer.
-A votre gré, marmonna Fanch ar Floch, à qui le ton du personnage ne plaisait pas.En un tour de main, il eut rivé un autre clou à la place de celui qui manquait.
-Maintenant, je dois vous payer, dit l'homme.
-Oh, ça ne vaut pas qu'on en parle.
-Si, tout travail mérite salaire. Je ne vous donnerai pas d'argent, Fanch ar Floch, mais quelque chose qui a plus de prix que l'argent et l'or : un bon avertissement. Allez vous coucher, pensez à votre fin et, quand votre femme rentrera, commandez lui de retourner au bourg vous chercher un prêtre. Le travail que vous venez de faire pour moi est le dernier que vous ferez de votre vie. Kénavo ! ( au revoir. )
L'homme à la faux disparut. Déjà Fanch ar Floch sentait ses jambes se dérober sous lui : il n'eut que la force de regagner son lit où sa femme le trouva suant les angoisses de la mort.
-Retourne au bourg et va me chercher un prêtre, lui dit-il. Au chant du coq, il rendit l'âme, après avoir forgé la faux de l'Ankou.



 (photo Google)



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