C'est aujourd'hui par les yeux de Jean-Louis Cerisier que je vous présente "REGARDS SINGULIERS", une exposition que vous pourrez voir AU MUSÉE DE LA PERRINE à LAVAL
jusqu'au 2 août !
François Chauvet
Martial Gouvenou
Dominique Leroy
Jean-Paul Minster
Expo à LAVAL, musée de la Perrine du 4 juillet au 2 août 2020.
Organisée par l'association CNS53
jusqu'au 2 août !
Le thème du regard est pléthorique
dans le domaine de l’art singulier. Nous avons opté pour la mise en relation de
six approches singulières. Par cette diversité, une opportunité nous est offerte d’interroger notre regard et
de nous laisser pénétrer intimement par les œuvres.
Pour François Chauvet, l’inspiration n’existe pas. François
s’appuie,pour créer, sur le travail et les expériences. Il glane depuis
longtemps dans son environnement toutes sortes de petits débris qui jouent le
rôle de transition entre le connu et
l'inconnu. De même François ne cesse de réutiliser et de réinvestir des travaux
anciens qui, enrichis de traces, de substrats, d’épaisseurs, constituent
l’archéologie intime de sa démarche de création. Un sujet unique se décline à
l’envi, celui du regard, omniprésent, obsessionnel. Regard de face, direct,
interrogeant sans filtre celui du regardeur. La déclinaison se trouve dans les
mises en œuvre et les mises en situation, avec l’exploration de diverses
techniques. Celle du papier buvard notamment, par son immédiateté, a donné lieu
à des centaines de portraits spontanés.
Martial
Gouvenou a développé son goût pour le dessin au lycée, en cours de
biologie, par l’observation puis la représentation des mondes cellulaires et
des coupes de tissus d’organes. Il a développé sa création dans deux directions
principales, les natures mortes et le portrait, envisagé de façon spontanée,
sans souci de composition. Ses premiers visages sont cellulaires, avec deux
ronds pour les yeux, l’expressivité marquée seulement par le mouvement du
corps. Puis Martial s’est mis à dessiner des séries de têtes. Le trait
est vif, le tracé automatique et répétitif, au stylo à bille cristal. Le
résultat obtenu est frontal, visage de face, regard à l’affectivité
énigmatique, sortant des codes classiques de
joie, de tristesse, de mélancolie et de la gamme des affects. Regard
surgi du vide, du néant. On pense à Giacometti. Un regard qui ne tient qu’à un
fil et qui pourrait disparaître si on le dénouait. Ou bien un regard renvoyant
à la sphère subconsciente du créateur.
On peut envisager les regards peints par Emmanuelle Meynot comme absents, issus
de l’expérience chamanique. Le regard préserve son mystère, il se dérobe. La
libération d’une énergie, puisée dans la nature et révélée par le rituel ou la transe, va mettre en
connexion les éléments, faire sortir le sujet de l’enveloppe de son corps, s’en
libérer pour atteindre d’autres formes de conscience. C’est pourquoi Emmanuelle dissimule le regard
derrière un masque. Celui-ci étant un vecteur entre l’intériorité vécue et
l’apparence perçue. Emmanuelle, artiste médiumnique, est une messagère de voix
qui s’imposent à elle, interprète de forces et de sensations qu’elle traduit par
l’acte de peinture. Il en ressort des groupes énigmatiques où se rencontrent
les esprits, les animaux et les chamans.
Le regard est
mystérieux chez Dominique Leroy. Il esthiératique dans ses œuvres de très grand format. Il se
dérobe dans les œuvres de petit format, rarement tourné vers le spectateur,
caché par des couches superposées de papier translucide. Dans les œuvres de
petit et de moyen format, l’on semble assister à la naissance d’une galerie de
portraits de personnages et de situations qui pourraient être théâtraux. Des
personnages en devenir, « en quête d’auteur » pour plagier
Pirandello, semblent destinés à garder le secret de l’artiste, à moins qu’il ne
lui échappe.
Le dessin, base du travail créatif chez Jean-Paul Minster, est une savante
hybridation entre le végétal, l’animal et l’humain. Par la précision et la véracité de son
trait, il crée des univers qu’il qualifie de réalité imaginaire. En cette
période de pandémie, son monde s’avère d’une surprenante actualité. A perte de
vue des visages masqués inquiets, des sortes de mutants, dont certains ont
développé de longues oreilles de lapin. Leur regard s’adresse au nôtre
désespérément. Finalement, c’est lui le regard,
démultiplié, privé de soi, déshumanisé presque, qui concentre tout le
questionnement de l’artiste sur l’évolution de l’humanité et l’avenir du monde.
Les regards et les corps chez Marie Hénocq s’agglomèrent et
s’enchevêtrent. Personnages isolés, groupes de deux, trois ou quatre personnes
dans des postures acrobatiques. Regards énigmatiques, expressifs, parfois
souffrants ou effarés, parfois recroquevillés sur eux-mêmes dans la délectation
d’un état intérieur. Marie s’enivre de l’odeur du feu, gravant au noir sur le
contre-plaqué des lignes incertaines, fracturées. D’autres fois les éléments
aquatiques ou les récifs la sollicitent pour donner naissance à des formes
inattendues. Le mystère demeure, là, au cœur de ses dessins abrupts, de ses
gravures accidentées, de ses peintures
chamarrées.
Jean-Louis Cerisier, mai 2020
Martial Gouvenou
Dominique Leroy
Jean-Paul Minster
Emmanuelle Meynot
Marie Hénocq
Expo à LAVAL, musée de la Perrine du 4 juillet au 2 août 2020.
Organisée par l'association CNS53
du mardi au samedi : 10h - 12h et 14h-18h
Le dimanche : 14h - 18h
10 Allée Adrien Bruneau, 53000 Laval
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