« J’ai planté presque tous les arbres. Ils ont plusieurs dizaines d’années, et près de cinquante espèces d’oiseaux nichent ici »
"Le permis de construire a été déposé en 1994... Un projet un peu fou qui allait au fil des années devenir une réalité plus belle, plus folle encore. Fernand Bieille-Bidalot, surnommé le Fada, n'en est pas à sa première création... Grâce à son univers poétique si particulier le café le Santeuil, à Nantes, a vu le jour.
« C'était la folle époque. Une vie de paillettes. Le bar faisait parti du parcours touristique de la ville, se souvient Fernand Bieille-Bidalot. Journalistes, comédiens, avocats, truands... Tout le monde se mélangeait. »
Mais l'histoire du Fada ne commence pas à Nantes... À Lourdes, dont il est originaire, le petit Fernand écoutait les histoires de sa grand-mère, qui avait été à l'école avec Bernadette Soubirous. Son père, René, charpentier du tour de France, lui donne le goût du bois, de la sculpture.
« Tout ce que je fais dans la maison, dans le jardin est un rappel de mes Pyrénées », confie aujourd'hui Fernand Bieille-Bidalot.
À Nantes, après le Santeuil, il cherche un lieu ou construire son rêve : « Une chaumière avec beaucoup de bois et nourrie de mes idées. » Ce sera à Sucé-sur-Erdre, ruelle Tassin. Les travaux commencent en 1994. Des compagnons du tour de France y laissent leurs traces...
Dans la commune, les enfants reconnaissent la maison de Blanche-Neige et le Fada joue le jeu en inscrivant dans le jardin extraordinaire, pensées et maximes du conte.
Si l'extérieur invite aux rêves et à l'imagination, entrer dans la maison est un voyage unique, sous les poutres chevillées. « Ici, pas de pointes, pas de clou », martèle le charpentier. L'escalier, sculpté dans du peuplier, guide les pas du visiteur sous la charpente qui tient sur une roue en bois.
La lumière caresse le bois, faisant ressortir la vie et l'émotion... Pas d'encaustique, seules les essences de bois sont perceptibles. Dans ces lieux magiques, on trouve un peu de mystère, de rigueur et de simplicité. « Il vaut mieux rire dans une chaumière que pleurer dans un château », devise Fernand Bieille-Bidalot.
Jardin, façades... Tout est mis en scène. Chaque espace offre un spectacle que l'on découvre au détour des pièces ou des chemins... Réalisé sans limite d'enveloppe, le chef-d'oeuvre de sa vie - il a aujourd'hui 84 ans - n'est toujours pas fini. « Mais un rêve ne s'achève pas, philosophe Fernand Bieille-Bidalot. Il en nourrit d'autres ! »
Plusieurs villages pyrénéens miniatures ont vu le jour, un pressoir à myrtilles règne en maître sur le jardin, qui s'étend jusqu'à l'Erdre... Et l'âme d'enfant que nous avons en chacun d'entre nous se plaît à imaginer les prochaines folies du Facteur Cheval sucéen."
EN 2019 LE TEXTE DE VÉRONIQUE ESCOLANO SUR OUEST FRANCE
(cliquer)
Mars 2021
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