Pour accompagner mes photos aujourd'hui un texte de Christiane Courbon :
"De petits crânes, des résidus, des brindilles, des squelettes... En frappant à la porte de l'atelier de Sabrina Gruss, on ne s'est pas trompé d'adresse. Voici une bien insolite galerie de portraits, d'étranges personnages sans chair et en os, mi-sourire, mi-grimaçants, campés dans des attitudes qui nous sont familières, mis en scène dans des situations que le burlesque dispute à la tendresse.
Entre attraction et répulsion, 
l'attention se mue vite en fascination pour le ballet funèbre et cocasse
 qui s'avance à notre rencontre . C'est avec beaucoup de respect, dans 
une quête qui est liée à son histoire, que la marcheuse s'en va sur les 
chemins du plateau de la Crau, glaner, c'est son terme, des restes de 
renards, de sangliers, de fouines, d'oiseaux....
Dans le secret de son laboratoire un peu
 particulier, elle se livre à d’étonnantes métamorphoses, à de 
mystérieuses et très touchantes manipulations, sur un petit monde 
inanimé qu'elle apprivoise et se fait sien. A s'interroger sur la vanité
 de l'existence, la douleur de la perte, le côté bouleversant de la 
mort, elle s'est inventé une stratégie de la sublimation pour conjurer 
l'inacceptable: remettre debout des choses couchées, c'est sa petite réparation à elle."
Et quelques magnifiques photos de Sabrina ...
Et ce texte de  Denis Pouppeville :
"Pour Sabrina Gruss, le monde est un os plus ou moins circulaire en forme de plateau. Un peuple tout en os et sans couleur habite et s’agite sur ce plateau.
"Pour Sabrina Gruss, le monde est un os plus ou moins circulaire en forme de plateau. Un peuple tout en os et sans couleur habite et s’agite sur ce plateau.
Aujourd’hui,
 ce peuple d’os, presque humain, est au rendez-vous pour la Grande fête 
de la Grande Fin. Ces carnavaleux défilent et cavalcadent à l’intérieur 
du cercle. Au premier rang, Soupe à la Grimace entraîne le groupe ; puis
 arrivent Petit Rictus, Chien jaune, et la Folle du Six fois Neuf. 
Viennent ensuite Sourire Pluvieux avec ses rats, Tête Morte et Gueule 
Noire, Franc Débris, les Sœurs Trouées et, main dans la main le Dresseur
 de gymnestre et la veuve Remugle. Ils sont tous là, l’orchestre Furieux
 était arrivé la veille avec ses tambours de peau, ses violons aigres et
 ses clarinettes bouchées.
Ils ont 
travaillé comme des fous et pendant des siècles à l’harmonisation de 
leurs âmes avec le monde. Ils sont maintenant en état de perfection. Ame
 experte en crétinerie, âme de cancre, âme de joyeux plouc, de frère 
couillon, d’agrégé en débagoulage, en ratage, en suçage de roue… la 
liste est trop longue.
Ils 
savent tout, ils ont tout vu. La traversée des siècles les a instruits 
et ils arrivent au but. Un peu usés, un peu fatigués, sans beaucoup 
d’illusion mais toujours joyeux avec ce désir de fête qui les taraude.
Je me 
pose parfois la question suivante, leurs vieux os ont-ils connu la 
chaire?  Probablement, mais il y a bien longtemps. Le voyage fut si long
 que la viande à fondu. Reste l’essentiel, l’os, avec parfois un petit 
morceau de peau jaunie, transparente et parcheminée. Pauvres êtres 
presque déjà poudreux, ils navigueront bientôt dans la poussière du 
temps qui recouvre tout, au milieu des étoiles ou dans je ne sais quelle
 province de l’infinie.
Sabrina 
Gruss, amoureuse de la vie et du vivant les aime passionnément. Pourquoi
 a t’elle choisi de leurs donner  la vie au moment du grand 
basculement ? Elle nous montre le moment fatal, la Fin et l’image que 
nous composons nous-mêmes, l’image de notre énigmatique et fantomatique 
équipée. Nous nous savions poudreux mais peut-être pas à ce point. 
Osseux et sans couleur, jeunes ou vieux, ridés et fissurés, nos 
souvenirs n’intéressent plus personne et nous sommes arrivés au bout de 
la ballade.
Vas t’on
 rire encore une fois ? Battons le rappel des tambours, des violons, des
 clarinettes et chantons l’hymne à « la mort joyeuse ».
Sabrina 
pouvait-elle trouver une autre issue à notre aventure? Je ne le crois 
pas. Elle est loin de la duplicité et du mensonge, elle ne triche pas. 
Avec sa gravité et toute la force de son ironie, elle nous initie à 
cette évidence, la partie est finie.
Arrive la nuit et son silence. Le Grand Tout progressivement se couvre de poudre d’os et de poussière."
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CHEZ CLAIRE CORCIA
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