Mélodie Petit et Mamadou Boye Diallo, de l'association Yataal Art, ont eu la gentillesse de me contacter par mail pour m'annoncer l'exposition de PAPE DIOP A L'INSTITUT FRANÇAIS DE DAKAR.
Je suis heureuse de présenter aujourd'hui sur les Grigris un artiste que je ne connaissais pas et qui mérite une grande attention.
Voilà encore un vernissage où j'aurais aimé être, avec ce don d'ubiquité qui me manque tant !
"De la rue à la galerie, d’un espace ouvert à une pièce close, les œuvres changent de décor,
sans pour autant ne rien perdre de leur caractère brut. Singulière, étonnante, riche et
foisonnante, « Hors Norme » est une immersion dans un univers artistique unique et absolu."
Présentation de l'exposition :
"L’exposition
« Hors Norme » présente les œuvres de l’artiste d’Art Brut Pape Diop.
Son travail, qu’il expose lui-même dans les rues de la Médina, est
collectionné et conservé par ceux qui le suivent.
Porté
par cette volonté d’accessibilité et d’élargissement des champs
artistiques de Yataal Art, les œuvres de Pape Diop sont ici présentées
au Pavillon de l’Institut français, lieu d’art institutionnel.
De
la rue à la galerie, d’un espace ouvert à une pièce close, les œuvres
changent de décor, sans pour autant ne rien perdre de leur caractère
brut. Singulière, étonnante, riche et foisonnante, « Hors Norme » est
une immersion dans un univers artistique unique et absolu.
Présentation de l'artiste :
Dans
les années 2000, Pape Diop, après un voyage en Occident, est rapatrié à
Dakar, déclaré « fou ». Il retrouve son quartier d’enfance, la Médina,
où il travaille sans repos, usant tous les matériaux et supports
environnants pour servir son inspiration continue. Pape Diop, artiste
brut, crée avec une entière liberté, faisant fi des principes
académiques et des diktats imposés par la société : il est hors des
normes.
Chez lui, la
création précède la réflexion. Il fait corps avec son art, et son âme
s’y consacre entièrement : Pape Diop dédie sa vie à la mise au service
de l’expression artistique. Son besoin irrépressible de dessiner détient
une portée divine, mystique, fatale. L’acte de création est au cœur de
ses préoccupations, tant et si bien qu’il est possédé par l’obsession de
production. Il voit autre chose, éclairé par une vision qui doit servir
son propre destin.
Ainsi,
Pape Diop a créé son propre univers, qu’il nourrit constamment de
personnages, de figures religieuses de symboles, de néologismes
significateurs. Il évolue dans un monde artistique qu’il maîtrise, qu’il
entretient et qu’il renouvelle dans une logique poétique intime et
conductrice, à portée hautement spirituelle.
Sur
les sols, les murs, les morceaux de bois laissés à terre par les
menuisiers de la Médina, il peint. Son matériel : des mégots de cigarettes,
une tasse de café, un morceau de cuir, une chaussure abandonnée. Pape
Diop sollicite et utilise de manière optimale tous les éléments de son
environnement immédiat, recyclant chacun d’eux, les détournant de leur
raison d’être initiale pour leur conférer un usage artistique inédit.
Omniprésents,
les dessins de Pape Diop ornent chaque ruelle de la Médina, et l’artiste
lui-même se plaît à exposer ses œuvres sur les comptoirs des boutiques,
dans les arbres et les ateliers. Ces œuvres disséminées, réalisées dans
une obsession créatrice, en ont causé une autre. Celle du
collectionneur, du documentariste, du pionnier qui a observé jusqu’à
adorer le travail de Pape Diop.
Modboye
(Mamadou Boye Diallo), lui aussi natif de la Médina, suit son étrange
voisin depuis quatre ans. Ils se sont apprivoisés. Ils ont noué une
relation, insolite.
Chaque
jour, ils parlent, ils mangent, ils rient. Pape Diop peint, Modboye
collectionne. Pape Diop performe, Modboye filme, enregistre, archive
soigneusement, intrigué, fasciné, à son tour obsédé par l’acte de
création frénétique de l’artiste.
Cette
exposition présente le résultat de plusieurs années d’un travail
conjoint. Si l’artiste brut ne cherche pas la gloire, les œuvres de Pape
Diop sont destinées à être exposées. Elles trouvent ici leur place dans
un contexte différent, institutionnalisé, qui soulève une problématique
ambivalente et non-résolue : exposer Pape Diop dans une galerie
brise-t-il la dichotomie de l’Art Brut défini en opposition à l’art
culturel ?
Le peintre continuera à créer, à sortir ce besoin d’expression farouche, à vivre pour son art. Modboye le protège, le préserve, le partage ; et grâce à une foi absolue, l’expose.
Le peintre continuera à créer, à sortir ce besoin d’expression farouche, à vivre pour son art. Modboye le protège, le préserve, le partage ; et grâce à une foi absolue, l’expose.
Pape Diop et Modboye ouvrent les portes d’un imaginaire concret, bouillant, et captivant."
JUSQU'AU 15 MAI 2019
LE SITE DE L'INSTITUT FRANÇAIS
PAPE DIOP
UN LIEN
( cliquer)
Pavillon de l’Institut français, rue Gomis
Contacts : yataalart@gmail.com
Pour Simone, El Hadj et Diatou
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