Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs …

Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
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Vous trouverez ici des artistes, des lieux insolites, des recettes, des films, des expositions, des musiques, des spectacles, des photographies d’amis ….
Tout ce qui rend la vie meilleure, tout ce qui rend ma vie meilleure !

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mercredi 12 mai 2021

SYLVIAN MESCHIA ... MOI J'AIME

 

 Voici une nouvelle découverte facebookienne ...

"Né en Algérie en 1952, Sylvian Meschia a passé son enfance en Afrique du Nord et les formes, couleurs et sensations qui entouraient ses jeunes années se retrouvent dans la profusion et l’exubérance de son travail aujourd’hui. Contraint de quitter ce pays de soleil et de souvenirs à l’âge de dix ans, il termine ses études dans la région toulousaine, où il découvre, grâce à son professeur de philosophie, lui-même peintre, l’art moderne, tout particulièrement les abstraits de l’École de Paris, tels que Soulages, Tàpies ou Hartung et les grands poètes, René Char, Philippe Jacottet, Saint John-Perse… Une rencontre avec le maître verrier Henri Guérin l’oriente vers l’atelier de céramique de l’Abbaye bénédictine de Tournay où il apprendra pendant un an le tournage auprès du Frère Jean-Baptiste.

Le début des années 70 sera comme un retour aux sources : il parcourt la Tunisie en mobylette, apprenant son métier de céramiste chez les artisans locaux rencontrés sur son chemin. De là, on le retrouvera en Angleterre, au pays de Leach, pour parfaire son apprentissage au Kate Weawer Studio avant de revenir en France, où il passera sept ans en Avignon, régisseur au Festival, passionné de photo, sérigraphie, vidéo, scénographie. Il s’installe enfin en 1981 dans les coteaux du sud toulousain, créant son vaste atelier que jouxte une magnifique salle d’exposition, dans une ancienne ferme face aux Pyrénées, où il vit et travaille actuellement avec son épouse anglaise et où furent élevés leurs cinq enfants, s’échappant de temps en temps pour donner des cours aux beaux-arts de Barcelone et partager l’atelier de son amie, la grande Merce Mir, sur les toits au dessus des Ramblas.

Aujourd’hui le travail de cet artiste atteint une portée universelle. Il suscite l’intérêt de réalisateurs (un documentaire primé, d’autres à venir pour Arte et la BBC), d’écrivains (invité à Lettres d’Automne, Le Marathon des Mots ; collaboration avec des romanciers français et américain). De nombreuses invitations prestigieuses s’offrent à lui : mais pour Sylvian Meschia la simplicité reste de mise ; profondément ancré en terre occitane, il choisit délibérément de déployer ses énergies créatives loin des grandes capitales, dans sa région d’adoption pour s’attaquer à des projets, tous aussi originaux que démesurés, mais qui lui procurent la liberté de continuer de cultiver son jardin face aux Pyrénées."





















Et pour accompagner ma sélection de photographies un très beau texte de Serge Pey écrit en 2015

 UNE TERRE POUR SYLVIAN MESCHIA

Le potier est un fabricant de jardin, de closerie, d'hortillonnage, un planteur d'écritures, un tomateur, un chemineur de formes. Il construit des vases et des bols et des torchères de terre. Il aime les amphores, les canopes, les cérames, les cratères et autres hydries. C'est un terrien, un terreux, un glébeux, un Adam rouge. Il ouvre, dilate, évase et ferme la terre. Sont convoqués tous les sables, graviers et sédiments, de la troisième planète du soleil jusqu'aux croutes que fait son sang quand il sèche. Entre le sous-sol et la surface, il déterre, exhume, déracine des bols pour que nous buvions.

Chaque objet qu'il fabrique est un continent, une île ou une péninsule. Il est calcaire, il aime écrire ses écritures sur les tableaux du monde avec de la craie. La terre est légère sur les morts qu'il porte en lui. C'est un maître d'école des souterrains de l'air.

Comment être potier sans aimer les jardins ? Ainsi dans ses allées où on égorge des tomates, il dresse des tonneaux d'écriture pour que les errants viennent y boire tout ce que la littérature n'a pas cessé d'écouler.

Le potier est un calligraphe qui décline les signes, un recopieur inlassable d'alphabets, parce que la poterie est un silence qui se lit.

Le potier invite les passants à tourner les pages des paysages qu'il invente avec des légumes.

Ses mains sont rouges et cramoisies, car il peint le monde dans la couleur qui le met parfois debout.

Incisions d'épitaphes tremblées, il laisse voir la terre en la cachant.
Le potier aime les fruits et les archéologies issues du sable.

Son art accommode ses propres ruines, ses lézardes, ses brisures et atrophies supérieures. Les tessons de son âme sont mangés par nos yeux crevés. La poterie nous nourrit du destin de ses lettres indéchiffrables. Car c'est l'illisible qui nous lit.

Le potier tourne le monde, et l'on ne sait, si c'est le soleil qui plane au-dessus de lui, un aigle, ou lui-même, comme un ange fracassé qui va coller ses naïvetés bleues sur le tympan d'une cathédrale.

Sur le tour, le potier se tourne jusqu'à ce que les promeneurs et les chemins s'arrêtent et débordent leurs paroles.

Le potier est inventeur de brouillons, de palimpsestes bouillis et de parchemins de terre crue.

Derrière ses papiers ou ses briques rouges cuites par les abeilles, des petits miroirs le traversent pour photographier sa vie, que lui seul met en partage, avec ses ombres hachées d'un peu de jazz paysan.

LE SITE DE SYLVIAN MESCHIA 

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