Un texte de Superposition écrit en 2019 :
"En une soixantaine d’années depuis son initiation, la production de masse des matières plastiques a généré 8.3 milliards de tonnes de ce dérivé du pétrole. La plupart des produits sont jetables, et seulement 9% de ces déchets sont recyclés (Source : National Geographic). La plupart finissent dans les mers et empoisonnent oiseaux, animaux marins et poissons. Les statistiques prévoient que d’ici à 2050, les océans contiendront plus de déchets plastiques que de poissons. C’est ici que Bordalo II prend ses sources.
Arthur Bordalo, né à Lisbonne en 1987, est connu sous le nom de Bordalo II. Il a rajouté ce « segundo » par respect pour son grand-père, peintre lui aussi. Sa ville est particulièrement touchée par la pollution. Ses habitants utilisent 460 sacs plastique par an, c’est le record d’Europe. Issu des Beaux-arts et du street-art, le jeune artiste met depuis 2013 ses compétences créatives au service de la planète et dénonce la faible valorisation des déchets plastiques à travers ses œuvres.
« Les ordures d’un homme sont le trésor d’un autre »
Pare-chocs, poubelles casées, casques, jouets, emballages, bouteilles : Bordalo II recycle à sa façon les ordures qu’il trouve dans de sa ville et crée à partir de celles-ci des œuvres murales et sculptures représentant des animaux, premières victimes de notre surconsommation de plastique. Une manière de redonner vie à ces créatures.
De Bora Bora à Miami, de Las Vegas à Pattaya, en passant par Moorea, Heidelberg, São Paulo ou Santiago du Chili, le jeune artiste voyage aujourd’hui à travers le monde. Il choisit toujours un animal en lien avec le lieu où il va l’accrocher, et fait son marché dans les décharges locales, comme pour cette belette qu’il a réalisé à Hambourg pour le festival MS Artville. Les grandes dimensions de ses « Trash animals » signifient l’urgence de la situation.
L’intention première du graffiti et du street-art en général est de toucher les passants avec un message précis. Pour Bordalo II, c’est même une responsabilité. Il veut sensibiliser la jeune génération, accro au plastique et au jetable, et l’inciter à changer les choses petit à petit. Ce message fort revient systématiquement dans ses créations.
Le peintre-bricoleur expose dans la rue, dans les galeries et les festivals : il est ouvert à toutes les expériences afin de toucher le plus de monde possible."
SUR LE POINT
MATH GOTH
USBECK ET RICA
REPORTERRE
(cliquer)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire