Mes amis Facebook ont des talents nombreux, j'aime la vérité, la beauté des publications d'Annie Bergou, sa sincérité, sa capacité à partager ses joies et ses douleurs... sa douleur.
J'AIME / J'AIME PAS.
J'aime bien l'ouvrier costaud qui soulève pour moi le lourd grillage du chantier,
afin que je puisse passer.
Il m'a vue arriver de loin, perdue au milieu des gravats.
J'aime bien le petit garçon au visage rond,
qui tient fermement la main de sa mère.
Il doit avoir six ans, pas plus.
Hein maman,
à onze ans on chausse du 40 et
à onze ans on meurt... ?!
La mère, impassible,
Mais pas du tout.
Pourquoi dis-tu ça ?
Lui : c'est vieux,
onze ans !
J'aime pas le jeune homme qui titube sous le poids de quatre immenses planches. Il manque de tomber, s'arrête et prend appui sur le mur, à côté de moi,
refuse mon aide.
Deux hommes s'arrêtent sur son passage et lui disent
Attention, c'est mauvais pour toi. Ne porte pas ça tout seul.
Mais aucun ne lui propose de l'aide.
J'aime bien la chanson qui passe sur le chantier
Si tu voyais comme c'est beau, et que les ouvriers chantonnent avec nonchalance...
J'aime bien le joli petit panier de jonquilles naines,
trouvé sur le haut d'une poubelle, délaissé parce que la corbeille est légèrement détissée.
J'aime bien le patron du stand des fruits et légumes, qui explique qu'il se lève à 4h30 et qui, à
l'interlocuteur qui lui demande Tu n'es pas fatigué en fin de journée ?
répond
.... Quand je vais dans ma chambre et que je suis dans le couloir,
ma tête dort déjà ...
J'aime bien les minuscules oiseaux qui chantent frétillent s'ébrouent, sans se soucier du trafic urbain.
Indifférents et vifs, ils pépient et agitent leurs ailes.
Je les regarde avec ravissement.
Mais ce que je préfère,
sont les deux rameaux de saule aux bourgeons duveteux, soyeux comme ailes d'ange ou museaux de lapereaux.
J'aime pas ...rien...aujourd'hui.
J'aime tout.
J'aime ce ciel bleu magnifique
J'aime ces nuages merveilleux
J'aime vos messages de consolation, hier,
pour mon cœur troué à la Saint Vivien, que vous avez réchauffé.
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