Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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mardi 26 juin 2012

GASTON CHAISSAC A VOIR ET A LIRE ...


Que vous aimiez GASTON CHAISSAC ou que que ce nom n'évoque rien pour vous, s'il est un musée qu'il vous faut visiter c'est celui de l'Abbaye de Sainte Croix aux  Sables d'Olonne . C'est une merveille de musée avec greniers à l'ancienne et escaliers de bois .


" Le musée de l'Abbaye Sainte-Croix des Sables d'Olonne est un pionnier en France. Créé en 1963 par Pierre Chaigneau, premier conservateur, il n'a eu de cesse de s'agrandir et d'affirmer en France et à l'étranger sa vocation de diffusion de l'art moderne et contemporain.

Installé dans une abbaye du XVIIe siècle, fondée par les religieuses bénédictines de Poitiers, le musée occupe 2.500 m² de grandes salles sobres et blanches. Au 3ème étage, une salle sous combles à la charpente en carène de bateau renversé forme la partie la plus ancienne. Le musée municipal, protégé au titre de l'Inventaire supplémentaire, bénéficie du label « Musée de France ».

 Le musée de l'Abbaye Sainte-Croix dispose de deux fonds majeurs : Gaston Chaissac (1910-1964) et Victor Brauner (1903-1966). Chaissac fut un créateur total, peintre et écrivain. Il s'essaya à tous les supports : papier, kraft, ardoise, carton ondulé, tôle, osier... Son inventivité le place parmi les artistes les plus originaux du XXème siècle. Le musée possède 47 œuvres de Chaissac et rassemble consciencieusement sa correspondance. Brauner, d'origine roumaine, composa un univers onirique dans l'orbite surréaliste. Sa série Mythologies et Fêtes des mères (1965) surprend par un étrange mélange de modernité, d'alchimie, d'humour et de sexualité. Victor Brauner, ami de René Char et de Roberto Matta, a pris ses quartiers d'été aux Sables d'Olonne : 56 œuvres dans les collections.

Le musée présente une riche collection d'œuvres de Georg Baselitz, Henri Bassmadjian, Max Beckmann, Rémi Blanchard, Marcelle Cahn, Philippe Cognée, Robert Combas, Marc Desgrandchamps, Blaise Drummond, Jean Dubuffet, Richard Fauguet, Gilgian Gelzer, Philip Guston, Philippe Hortala, Jean Hélion, Jean Launois, Alberto Magnelli, Albert Marquet, François Morellet, Nam June Paik, Anton Prinner, Jean-Michel Sanejouand, Peter Saul, Fabien Verschaere, Claude Viallet... Chaque nouvelle exposition donne prétexte à l'enrichissement des collections..."











Voilà ce que l'on peut lire sur GASTON CHAISSAC dans le Monde des Arts

Gaston Chaissac est né en 1910 à Avallon, dans une famille modeste, et d'un père cordonnier, qui abandonne très tôt le foyer. Rien ne le prédestinait à devenir artiste, peintre et écrivain. De santé précaire, sans diplôme, il avait décidé de faire le métier de son père, et se passionnait pour le dessin tout en rêvant un jour de devenir écrivain.

Plusieurs années plus tard, il disait de lui : « Sans doute ai-je l'âme très proche des artistes de cirque qui, comme moi, savent à peine écrire et ne sont instruits que par ce qu'ils ont vu » .

En 1936, établi à Paris comme cordonnier, il rencontre par hasard le peintre Otto Freundlich, qui l'encourage à dessiner et lui prodigue ses conseils.

Atteint d'une tuberculose, entre 1938 et 1942, il erre dans différents sanatoriums, tout en affirmant son langage esthétique au travers les gouaches et les dessins qu'il réalise durant cette période : éléments animaux végétaux, humains s'entremêlent dans des formes imbriquées soulignées par un contour noir et dans des couleurs vives et contrastées .

A l'occasion d'un travail qu'il trouve chez un bourrelier à à St Rémy de Provence, il rencontre Albert Gleizes ainsi que André Lhôte, Aimé Maeght, et le sculpteur architecte André Bloc.

A la fin de 1942, Chaissac se marie avec Camille Guibert, et s'installe dans un village en Vendée où sa femme est institutrice. C'est dans un isolement total qu'il dessine surtout, mais qu'il découvre aussi la peinture à l'huile et qu'il peint sur de multiples supports une "peinture rustique moderne" disait-il.

Il noue alors des relations avec Jean Dubuffet très proche de lui dans sa conception de l'"Art Brut", selon une notion pour lui qui consiste à peindre hors de tout référent culturel ou artistique, en rupture totale avec ce qui s'était fait en peinture jusque là. Gaston Chaissac y voit des coïncidences avec sa propre conception d'un art délivré de la tradition, et d'un art rural et rustique opposé à l'art citadin. Il peint par exemple à cette époque le " Samouraï " dont il dit à Dubuffet qu'il est la parfaite concrétisation de sa manière de travailler et de voir l'art.

Sur ces idées, Ils parviennent ensemble à participer à une première exposition d' "Art Brut" chez Drouin en 1949.

De 1942 à 1950 Gaston Chaissac est entré dans une période de recherches intenses. L'enthousiasme qu’il retire du contact et des échanges de correspondance avec Jean Dubuffet et la découverte de l’Art Brut, si proche de ses préoccupations, le poussent à rechercher davantage des formes d’expression en marge de la tradition et de l’art intellectuel. Son travail est à la fois proche de l’écriture automatique par l’assemblage d’éléments totalement divers et en même temps proche du dessin d’enfant par son aspect trés coloré et naïf. Ainsi " Le Samouraï " ou "Deux personnages sur fond gris", de 1947 et de 1949, s’organisent autour de la notion de masque, qui demeure un thème récurrent dans son oeuvre. Les visages, sont des masques colorés qui s’inscrivent dans un fonds vivement coloré. La technique du traitement par aplats des couleurs renforce l’impression d’un jeu de formes et préfigure ce que sera le travail abstrait de l'artiste dans les années qui suivront et jusqu'à son dernier jour.

A partir de la fin des années 50, les points de vue des deux peintres divergent. Dubuffet considère l'Art Brut comme toute forme d'expression de caractère spontané et inventif en marge totale des standars de l'art et ayant pour auteur des personnes hors des milieux artistiques.

Chaissac quant à lui, a noué des contacts avec Raymond Queneau, Jean Paulhan, Jakovsky et le romancier vendéen Michel Ragon, qui est l'un des premiers critiques d'art à prendre son oeuvre au sérieux.

Il réalise des peintures murales éphémères, utilise des assemblages de matériaux divers sur lesquels il peint, réalise des empreintes, des graffitis, des collages à partir de dessins d'enfants.

De temps à autres apparaissent des visages, des masques, parmi des motifs abstraits, mais aussi des séries avec de fleurs, des animaux, des serpents.

Cette démarche différe en ce qu'elle est moins intellectuelle que celle de Dubuffet : des objets de rebuts, des déchets, des pierres sont les supports de la peinture de Chaissac, qui ne reste pas cantonné dans le support de la toile.

Gaston Chaissac parvient à exposer une nouvelle fois en 1961 à la Galerie Iris Clerc, protectrice des "Nouveaux Réalistes", laquelle trouve dans ses assemblages d'objets et dans ses cailloux peints un lien de parenté avec sa perception d'un art nouveau

Dans les années qui suivent, jusqu'à sa mort en 1964 à l'hôpital de La Roche-sur-Yon, Chaissac se consacre à la réalisation de collages de papier de tapisseries découpés en de vastes compositions avec ou sans personnages.

Il faudra attendre près de dix ans pour que le Musée National d'Art Moderne organise en 1973 une première exposition de ses oeuvres et que Chaissac soit reconnu pour un artiste à part entière



A une soixante de kilomètres des Sables à SAINTE FLORENCE on peut trouver
L' ESPACE GASTON CHAISSAC.
A visiter pour les seules latrines de France classées aux monuments historiques, pour l'accueil et le très vaste choix d'ouvrages mis à disposition. En revanche je n'ai pas du tout craqué pour  la scénographie ....


" Entrez dans l’univers intime et imagé de l’artiste Gaston Chaissac
Découvrez l’ancienne école publique où il a vécu. Dans la cour, non loin du préau, Chaissac a peint les murs des latrines. Elles sont maintenant classées à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. A l’intérieur de ces vieux murs se trouve l’Espace Gaston Chaissac. Ce dernier est composé de la salle des ressources et de la boîte à sucre bleue, une création originale du peintre scénographe Xavier de Richemont sur la vie et l’oeuvre de Chaissac. "



 (photo du magnifique livre de Gilles Ehrmann Les Inspirés et leurs demeures)




 



ET pour terminer quelques photos d'un livre passionnant (mais hélas épuisé ) 
 que m'a prêté Serge Fouché :
"LETTRES DU MORVANDIAU EN BLOUSE BOQUINE A PIERRE ET MICHEL BOUJUT "




Et cette phrase de Chaissac :
« Si j’étais riche, j’aimerais construire des monuments commémorant les plus infimes événements . Mais riche, ma tournure d’esprit me donnerait sans doute de tout autres désirs. Quoi qu’il en soit, je supplée comme je peux à l’absence de monuments grandioses pour donner des chances à d’infimes événements de ne pas tomber dans l’oubli »




           ( A Michel Boujut sans date- 1959- gouache sur papier)



                 (sans date-  1952 - Pastel sur papier) 


   (huile sur papier sans date 1946-1947 - bureau de Pierre Boujut)

(Avril 1959 - Chaissac et Pierre Boujut : Bas les masques ! )


            ( 6 mars 1959 . Encre sur image religieuse )


(A Michel dessin avec texte mars 1959)

 ( Dessin sur un fragment de page d'un catalogue type Vilmorin)





 (Gaston, Michel et Camille en avril 1959)




A la fin de cet ouvrage il y a une superbe lettre de Camille Chaissac que je prendrai le temps de recopier car elle mérite d'être lue et citée ...


*** "LETTRES DU MORVANDIAU EN BLOUSE BOQUINE A PIERRE ET MICHEL BOUJUT "


Trente et une lettres à Pierre Boujut, Plein Chant, Cahiers trimestriels de littérature, Bassac, printemps 1979 (broché, 22 x 15 cm, 148 pages, dessins et deux planches en couleurs de Chaissac) - également des textes sur ou à Chaissac de Camille Chaissac, Didier Ard, Louis Cattiaux, Jean Dubuffet, Pierre Boujut, Frédéric Orbestier, poème de François Merlet, bibliographie


*** Musée de l'abbaye Sainte-Croix
Rue de Verdun
85100 Les Sables d' Olonne
Tél : 02 51 32 01 16

Du 16 septembre au 14 juin : de 14 h 30 à 17 h 30, sauf lundis et jours fériés
Du 15 juin au 15 septembre: de 13 h 00 à 19 h 00, sauf lundis et jours fériés


 
*** ESPACE GASTON CHAISSAC

1 rue de la scierie
85140 SAINTE FLORENCE
Tel : 02 51 66 10 84

1 commentaire:

Sophie a dit…

Patrick Lepetit m'écrit :

... Pour le dossier sur la Sainte Croix, le fond Brauner( artiste surréaliste à part entière, et même figure majeure du mouvement jusque dans la dissidence après 1948) est un des plus beaux et des plus importants de France. De même que le fond Chaissac, ce qui fait du musée Sainte Croix un très intéressant petit musée ignoré du grand public.
Pour Chaissac, c'est un peu plus compliqué : ce faux brut qui a entretenu des correspondances avec Breton et Dubuffet (qui l'a largement pompé) en particulier, a également été ami avec un personnage haut en couleur qui apparaît sur une de tes photos, Pierre Boujut.
Pierre Boujut était l'animateur de la fameuse revue La Tour de Feu qui a duré 35 ans et qui comptait notamment parmi ses animateurs, qui se nommaient les "compagnons-rois" et se retrouvaient une fois par an pour un week-end de fête dans la fabrique de tonneaux de Boujut, à Jarnac, Adrian Miatlev et Edmond Humeau que j'ai connu.Il y a eu aussi Fred Bourguignon que j'ai aussi rencontré à Bonaguil,où il habitait à la fin de sa vie, et dont j'ai un petit fixé sous verre. Et Jean Le Mauve. Entre autres. La Tour de Feu est aujourd'hui une revue parfaitement mythique.
Quant à Boujut, il a publié une autobiographie passionnante intitulée Un Mauvais Français dans laquelle il raconte l'histoire de sa revue. Il y a quelques années, je suis allé jusqu'à Jarnac pour essayer de visiter la tonnellerie de Boujut. Pas de chance, c'était fermé. Son fils Michel Boujut (critique de cinéma à Charlie Hebdo à une époque)est mort il y a peu de temps. Il font partie des interlocuteurs de Chaissac. Il y a d'autres livres de Chaissac, un notamment qui est publié par les éditions surréalistes belges du Daily-Bul, Très Amicalement Votre, et Je Cherche Mon Editeur, publié par Rougerie à Mortemart.