Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Vous trouverez ici des artistes, des lieux insolites, des recettes, des films, des expositions, des musiques, des spectacles, des photographies d’amis ….
Tout ce qui rend la vie meilleure, tout ce qui rend ma vie meilleure !

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dimanche 28 avril 2024

LES ARTISTES QUE J'AIME VUS PAR JEAN-LOUIS CLARAC

 

Lors de la Biennale Hors Normes Volcanique 3, en octobre 2023, le poète Jean-Louis Clarac a écrit ces textes qu'il a eu, comme en 2022, la gentillesse de me confier ...

 

 



 

Joël CRESPIN

 

La résille du réel laisse paraître

Un fouillis animal dans la texture

À vif de mondes sens dessous dessus

 

Tramée foulée par les bêtes

Cheval chat chien félin poule

Les humains y cherchent aussi leur voie

Et tous vont diffusant sur leur passage

La vivacité pigmentée

De leurs énergies

 

Femme et homme

Étreignent leurs sensualités

En la danse éphémère

Et risible d’un semblant de panache

Couple en quête

Jamais satisfaite toujours répétée

D’une complicité en avant

Issue du lointain

 

Les corps masquent dans les pliures

De leurs reliefs aléatoires

L’apparent enchevêtrement des chairs

 

Le souffle spontané tisse

Les fronces les mailles les croisements des êtres

Matité et brillance de leurs silhouettes

Figures forgées

Postures déformées

À l’épreuve des aléas

Impondérables existentiels

 

Moment ouvert

Au présent

Du saut de l’intime

Qui déborde les tamis

De tous les vertiges

Qui libère de tous les repères

 

Saisie fractale

Des règnes du vivant

Avec leur maladresse ou leur habileté

Entre le repos et le bond

En des gestes instinctifs

Reliant désir et plaisir

À l’instant même de leur apparition

 

 

 



 

 

Hélène BLONDIN

 

Renouveau

Recommencement

Renaissance

Les vivants se rencontrent

Sur un fonds invisible déjà là

Indispensable

Aux mille et mille vies

Qui verdissent et reverdissent

Dans les scénettes cernées

Comme autant de parcelles

De vies à partager

 

Le hasard a mis du désordre

Dans cet agencement entre

Lune et soleil

 

Ici dans ce jardin

D’un Eden au présent intemporel

Aux multiples territoires

De la nuit au jour

Du jour à la nuit

Tout est dans tout

Rien ne vient troubler

La tranquillité des êtres

Qui se rassemblent

Quelles que soient les saisons

 

Un univers de sororités

Étend son réseau de rêves

Sur d’insaisissables arpents

De flores et de faunes

Sur de riches espaces en partage

De sirènes d’oiseaux de poissons

D’arbres de papillons

 

Les femmes ensemble enlacées

Lèvent le voile sur la paix régnant

Dans les enclos à l’écart

Du Monde extérieur

Leurs visages

Baignés de lumière

Aux yeux grands ouverts

Fleurissent un nouveau Monde

Embrassant tous les paisibles

Mondes infimes

 

 

 



 

 

Magali TARAGONNET

 

Les secrets sont souvent bien gardés

Enfouis sous des amas

De rouilles et de terres

 

Certains s’échappent s’égarent

Du carrosse cabossé du Colporteur

Ils dévoilent dans l’actualité

Des pensées et des actes

Que certains voudraient

Indicibles irracontables

Dont le scandale sauterait aux yeux

S’ils étaient révélés

 

Comme si entre le dedans et le dehors

Entre ce qui habituellement est tu

Et ce qui exprime tendresse et compassion

La magie créatrice jouait

À la limite entre dérision et vérité

Sa partition aimante de l’Humanité

 

Retour aux sources

Ou échappée vers l’avenir

L’humour englobe

La force des êtres

La farce des choses

Et l’inverse aussi

Malgré la poussière du temps

Finement déposée

Sur l’ordre chaotique du Monde

 

Les personnes célèbres ou symboliques

De poussières ou rouilles

De rouilles ou bois flottés

De bois flottés ou rebuts des bordilles

En fuite de silence

En éclats de présence

Anonymes ou non

Toutes pareilles

Et toutes dissemblables

Les personnes cheminent

Font leurs vies

Cahin-caha sur les cahots

Qui trouent le carrosse

Des sociétés outrées

De tant d’écart de vies

 


 




 

Sarah GUIDOIN

 

À l’aurore du Monde

Ou à son crépuscule

À l’orée des forêts

Et même en leur cœur

À la frange des rêves

Aussi bien qu’en leurs nœuds

Elles plongent leurs yeux

Aussi profonds

Que la nuit cosmique

Dans nos propres regards

 

Hybrides guetteuses

Entre le faune et la plante

Incarnations mutantes

Drapées dans la blancheur

De leur silence

Hermaphrodites

Aux lianes larmoyantes

Elles cherchent la clarté

 

Fragiles créatures

En appel d’empathie

Ou de bienveillance

À leur égard

Fragiles créatures

Sont-elles ce que nous fûmes

Dans la pureté perdue

Sont-elles ce que nous serons

Dans le blanchiment à venir

 

Génies de la forêt elles pleurent

Sur la délicatesse de leurs parages

Elles nous alertent

Sur son possible effacement

Êtres diaphanes elles espèrent

L’heureuse métamorphose du Monde

 

Enrobées de leurs brumes

Légères et lumineuses

À l’unisson de nos espoirs

Peuvent-elles puiser dans nos regards

La vision vive d’une Terre

Que la rosée de leurs larmes

Alors de joie

Rendrait vivable


 




 

MARCOLEPTIQUE

 

Appel à la découverte

Invitation au voyage

Dérive des continents

 

Lieux d’inconnaissance

D’étranges géographies

Dérèglent le Monde

 

Lieux d’inconnaissance

D’insolites anatomies

Désordonnent le Corps

 

Les vues du ciel

Chambardent les repères

Les coupes anatomiques

Bouleversent les organes

 

De multiples chemins palimpsestes

Élargissent un monde

Viscéralement cartographié

Creusent un corps

Anatomiquement décortiqué

 

Les personnages découvrent

L’entrelacs des voies nouvelles

Aquatiques et minérales

Le jointement du réel et de l’image

Trouble le filigrane des contrées

 

Côte à côte ou face à face

Hommes et femmes affolent

Par leur souffle par leur cri

Par leurs regards complices

Les frontières aléatoires

Que l’on croyait immuables

 

Des éclairs de tendresse

Des éclats d’humour

Constellent les espaces définis

Infinis indéfinis

Des terres et des océans

En un grand chamboulement démiurgique

De l’Histoire baignée d’imaginaire

 

Patrick ADAM

 

Monde d’avant ou d’après

Ou bien monde de l’entre-deux

Animaux et gueules

Dérangent l’Humanité

Antre où se forgent les monstres

Où sont fondus les identités

Dans une apparente provocation

 

S’agit-il d’humains déshumanisés

S’agit-il d’animaux dénaturés

À quel moment de la chaîne sans âge

Surgissent-ils

Tant d’interrogations sans réponse

Qui étirent le temps

Jusqu’au présent

 

En équilibre

Sur le point de bascule

Entre réel et fantastique

Sur la crête indécise

Entre normalité et folie

Les chimères jaillies

Du fin fond des forêts inconscientes

Enveloppées du velouté éclatant

De leur derme si étrange

Appellent à mordre la vie

À pleines dents

 

La tourmente des figures tordues

En un rictus énigmatique

S’évanouit dans l’atmosphère

Caressante des flores frêles

 

Mâchoires prêtes à déchirer

Gueules à l’instant de dévorer

Leurs proies invisibles

Corps en instance de bondir

Hors de leur monde fantomatique

Les créatures immobilisent

Le mouvement intemporel

De leur espèce provenue

De lignées ni sauvages

Ni apprivoisées

Simplement prises

Dans les filets

De la diversité


Jean-Louis Clarac a écrit tous ses poèmes en situation, dans le temps de l'exposition de la BHNVolcanique.  C'est un challenge que Jean-Louis s'impose : écrire à partir des œuvres exposées, donc ici en octobre 2023. 

 

JEAN-LOUIS CLARAC ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

ET ICI

(cliquer)

 

 

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