" Un été, en Normandie. Pris dans les filets d'une vie de famille, le
narrateur rencontre une vieille dame singulière, Alice. Entre cet homme
taciturne et cette femme trop longtemps silencieuse se noue une relation
puissante, au fil des récits que fait Alice de sa jeunesse, dans le
sillage des surréalistes et dans la mémoire de la tribu indienne Hopi.
La vie du narrateur sera bouleversée devant "la misère, la beauté, tout
cela intimement lié".
" - Elle est arrêtée, j'ai dit en comparant l'heure de la pendule avec celle de ma montre.
- Même arrêtée, une pendule donne l'heure juste deux fois par jour. Il suffit d'attendre ."
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" Un tiroir. Je l'ai ouvert . Il était plein . Des coquillages, des bouts de ficelles , quelques pierres bleues. La boîte éventrée d'un jeu de dominos. Une poupée . Et au milieu de tout ce bric-à-brac, dans la poussière, j'ai trouvé une petite photo. C'était Alice. Très jeune. Pas vingt ans. Elle était debout contre un mur , à l'intérieur d'une pièce . Vêtue d'une robe de toile. Le mur en terre. De la même couleur que la robe. On devinait une échelle dans le fond . Un collier aussi qu'elle tenait à la main . Pendu au bout de ses doigts . Comme oublié. Toute une partie de la photo était dans le flou à cause de la lumière, une lumière de contre-jour qui tombait du toit . Par contraste, le visage était net. Très beau . Les yeux et cette pâleur étrange.
Je me suis retournée .
Je l'ai regardée ainsi penchée sur sa sculpture. Indifférente. Isolée .
Tellement de temps séparait ces deux photos .
Cette femme vieille de cette femme si belle qu'elle avait été .
Sommes-nous si différents à la fin de notre vie de ce que nous avons été aux tout premiers jours ?
Quand nous commencions juste à vivre vraiment ? " .
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" Les peuples primitifs considèrent leurs rêves comme des réalités bien plus fortes que la vie réelle ."
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" Les femmes commencent à mourir bien avant d'être mortes. Dés qu'elles commencent à vieillir . Qu'on ne les désire plus. C'est cela la première mort" .
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" En terre hopi, l'individu seul n'existe pas . Chaque homme fait partie d'un tout. Du vivant et de l'inerte.
Il n'y a pas de solitude ".
" - Elle est arrêtée, j'ai dit en comparant l'heure de la pendule avec celle de ma montre.
- Même arrêtée, une pendule donne l'heure juste deux fois par jour. Il suffit d'attendre ."
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" Un tiroir. Je l'ai ouvert . Il était plein . Des coquillages, des bouts de ficelles , quelques pierres bleues. La boîte éventrée d'un jeu de dominos. Une poupée . Et au milieu de tout ce bric-à-brac, dans la poussière, j'ai trouvé une petite photo. C'était Alice. Très jeune. Pas vingt ans. Elle était debout contre un mur , à l'intérieur d'une pièce . Vêtue d'une robe de toile. Le mur en terre. De la même couleur que la robe. On devinait une échelle dans le fond . Un collier aussi qu'elle tenait à la main . Pendu au bout de ses doigts . Comme oublié. Toute une partie de la photo était dans le flou à cause de la lumière, une lumière de contre-jour qui tombait du toit . Par contraste, le visage était net. Très beau . Les yeux et cette pâleur étrange.
Je me suis retournée .
Je l'ai regardée ainsi penchée sur sa sculpture. Indifférente. Isolée .
Tellement de temps séparait ces deux photos .
Cette femme vieille de cette femme si belle qu'elle avait été .
Sommes-nous si différents à la fin de notre vie de ce que nous avons été aux tout premiers jours ?
Quand nous commencions juste à vivre vraiment ? " .
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" Les peuples primitifs considèrent leurs rêves comme des réalités bien plus fortes que la vie réelle ."
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" Les femmes commencent à mourir bien avant d'être mortes. Dés qu'elles commencent à vieillir . Qu'on ne les désire plus. C'est cela la première mort" .
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" En terre hopi, l'individu seul n'existe pas . Chaque homme fait partie d'un tout. Du vivant et de l'inerte.
Il n'y a pas de solitude ".
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