Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
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dimanche 5 mai 2019

ANOUK GRINBERG A LA GALERIE GNG A PARIS



Je connaissais son talent de comédienne. Françoise Monnin m'a fait découvrir ses dessins et ses pastels. Il est rare que sur les Grigris j'évoque une exposition que je n'ai pas eu la chance de voir mais comment résister aujourd'hui au plaisir de vous présenter le travail d'Anouk Grinberg et sa toute dernière exposition.

J'aime ces phrases de Tzvetan Todorov :

Anouk Grinberg ne désigne pas des postures, elle ne fait pas de caricatures, la satire comme le prêche lui sont étrangers. Aucun jugement moral n’est porté sur ses personnages, c’est pourquoi elle peut écrire : « C’est gai même si c’est triste. » Ses créatures témoignent avant tout de l’empathie de l’auteur avec le reste de la Création, de son acquiescement, de son amour du monde, condition incontournable de son art. Et en même temps du rejet de tout ce qui l’avilit ou le travestit. En cela, son premier métier, celui de la comédienne, communique avec celui du peintre : l’un comme l’autre demandent de faire en soi une place pour les autres, l’un comme l’autre laissent apparaître ce qui est caché. 



"Ces têtes, ces corps, ne traduisent pas le désespoir, ni la violence, ni le mal, ils ne participent ni de l’hystérie ni de l’indignation."



"Il y a des gueules froissées, cachées, fichues, des bouches cousues, qu’on s’est cousues, par courtoisie et puis c’est pas la peine. Il y a des yeux clos, pour se calmer. Il y a de l’effroi, on croit parfois qu’on va en mourir, mais non, tout bouge et se métamorphose, c’est miraculeux ce qu’on est vivant (…)
Mais quand je dessine, il n’y a plus de différence entre la tristesse et le bonheur, entre le fragile et le fort. Il y a juste des présences (…) Au début, c’est souvent rapide, comme une cascade ou un tonnerre. Des sensations, des souvenirs qui me descendent dans les doigts, me sortent par les yeux, choisissent les craies, les gestes, les feuilles. C’est plutôt les bonhommes qui se font, et moi qui accompagne. J’ai intérêt à aller très vite, parce qu’ils sont souvent pressés de sortir, d’en finir avec ce qui les occupe. Ces gens noirs – famille nombreuse – ont une sacrée musique à l’intérieur…"





« Si je dessine quelqu’un qui mange un autre, c’est que j’ai vu quelqu’un manger un autre. Il peut bien avoir l’air d’un agneau, c’est un loup et moi je l’ai vu. Ce qui est caché est aussi réel, voire bien plus – que ce qui est montré. »


Les créatures d’Anouk Grinberg - Un texte de Charles Silvestre 

Allez savoir pourquoi Anouk ( Grinberg ) fait penser spontanément à Nanouk  ( l’esquimau ) ?
Juste la consonance ?
Ce serait un peu facile. Le visage de l’actrice rapporté à celui du film célèbre de Robert Flaherty avec leurs sourires entendus ? Peut-être. Plus surement encore les dessins, pastels et encre de chine, que présente la première  dans sa nouvelle exposition et les personnages du documentaire d’anthologie. On croirait que les mots de Tzvetan Todorov commentant la production plastique de l’une ont été écrits pour réunir les deux : « Ses créatures témoignent de l’empathie de l’auteur avec le reste de la création ».
L’estime dont jouit l’actrice au cinéma qui se fait rare, à la télévision éphémère, au théâtre sans carrière, et dans les lectures fugitives, n’y fait rien. On est dans une toute autre dimension. Le travail à la main que reprend, périodiquement, Anouk Grinberg est manifestement hors rail. Ce n’est pas, simplement, fantaisie de l’imagination, visions qui viennent à l’esprit et s’en échappent
aussi vite, irrésistibles et jouissives fulgurances.
La galerie de ses portraits se construit au fil des ans, selon des permanences effaçant la frontière entre l’animalité de son bestiaire et l’humanité de son enfantin : tache noire sertie d’un museau au teint d’ivoire ou percée de points lumineux d’un visage sans trait. Sacré d’un vitrail où un miroir en forme de visage ovale, cerné de pâquerettes, reflète des arbres sur fond de ciel. Petit chaperon rouge, yeux écarquillés, dans une capuche de fourrure orange, nœud serré, pris comme toujours dans l’étonnement. L’intérêt est dans la liberté sans fin d’interprétation.



 LE SITE DE LA GALERIE ( et le très beau texte de Pascal Ordonneau)

 LE MIROIR DE L'ART

ANOUK GRINBERG SUR WIKIPEDIA 

SUR ARALYA

(cliquer)

Galerie GNG-Anouk Grinberg. 
Paris, 3 rue Visconti. 
Tel : 01 43 26 64 71

Jusqu’au 25 mai.





©_WOYTEK_KONARZEWSKI

 
Merci Françoise Monnin 


 Photo Sara Moon

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