LE HANG-ART DE SAFFRE VU PAR ANOUK RUGUEU

 

 

 

J’ai la chance de pouvoir parler du Hang-Art avec une double casquette, un double regard, comme artiste et comme collectionneuse, car j’ai chaleureusement été accueillie par François Chauvet, le maitre des lieux, avec ces deux statuts.

En tant qu’artiste d’abord, lorsque François vous sélectionne, c’est avec une adhésion totale à votre univers. J’ai pu le constater en arrivant sur place à 15h30, pendant la mini conférence qu’il fait pour les visiteurs tous les samedis et dimanches. Dans la grande salle du Hang-Art, il entreprend d’expliquer à l’assemblée (confortablement installée sur des chaises) pourquoi il a sélectionné tel ou tel artiste et tout ce qui fait la spécificité de chacun. Il le fait avec beaucoup d’acuité et d’enthousiasme et lorsqu’on a la chance d’en être, on se sent compris, apprécié, et pour tout dire défendu. C’est aussi l’art de créer un lien indéfectible avec tous ceux qui ont été choisis au fil du temps et qu’on peut retrouver dans la collection permanente. Là encore, il y a l’art consommé de se rappeler de chacun (plus de 300 œuvres accumulées au fil du temps tout de même, avec de nouveaux achats au fur et à mesure des ventes). A noter que notre hôte est lui-même un talentueux artiste.

Au fil des expos, il fait tourner les œuvres aux places d’honneur afin que toutes aient leur chance d’être vues, appréciées, choisies peut-être, comme j’ai moi-même choisi (je vous parle cette fois en tant que collectionneuse) plusieurs œuvres lors de ma visite. Les prix sont bas : même si la côte de l’artiste a grimpé entre-temps, François laisse les pièces au prix qu’il avait calculé au départ… qu’on se le dise ! Il y a des affaires à faire au Hang-Art.

L’accrochage est un savant dosage entre des œuvres très spectaculaires (grandes pièces colorées, grands volumes ornementés) et des créations plus modestes (dessins A5, A4) le miracle étant qu’on remarque tout grâce à un accrochage intelligent, aux murs mais aussi via quelques vitrines, des tablettes et des bacs où on peut consulter encore plus de dessins ! Ici il n’y a pas de laissés pour compte ! C’est bien pensé et astucieux et si vous repartez sans rien, vous êtes forts (ou vous n’aimez pas vraiment l’art singulier). La façon dont tout cela s’orchestre donne, c’est important de le dire aussi, une impression de bien-être et de joie de vivre. On s’y sent bien, contrairement à des lieux de l’art où on peut se sentir déplacés ou mal à l’aise, voire tenus à l’écart… des lieux de l’art tristes ou coincés ou parfois délaissés ! Ici tout cela vous accueille dans une sorte de célébration du foutraque et du pittoresque, du touchant et du modeste, du spectaculaire et du reste… tout a sa place sous le regard bienveillant de François Chauvet.

Au Hang-Art on peut accrocher son cœur à un clou qui traine et le retrouver tout frémissant l’année d’après… mais peut-être accroché ailleurs ! C’est la magie du lieu qui se transforme au fil des expos tout en restant lui-même et avant tout, un merveilleux endroit de partage et d’amour de l’art.

 

LE LIEN VERS L'EXPO 33 

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