Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
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Vous trouverez ici des artistes, des lieux insolites, des recettes, des films, des expositions, des musiques, des spectacles, des photographies d’amis ….
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jeudi 22 février 2024

LES ARTISTES QUE J'AIME VUS PAR JEAN-LOUIS CLARAC

 

Lors de la Biennale Hors Normes Volcanique 3, en octobre 2023, le poète Jean-Louis Clarac a écrit ces textes qu'il a eu, comme en 2022, la gentillesse de me confier ...

 




IZIAK

Sait-on entre stupeur et

Sérénité quels sentiments

Éprouvent ces femmes

Aussi bien hors du temps qu’actuelles

Pacha Mama ou Gaïa ou Piéta

Nubiles ou parturientes

Extatiques hiératiques

En attente d’être reconnues

Comme étant l’Humanité

Comme faisant l’Humanité

 

Elles plongent leurs racines

Au sein de la Terre

Aux sources du vivant

Elles attendent

Visages doux et fermes

Le regard tendu vers le ciel

Soutenues portées par les oiseaux

Ces êtres si légers

Dans la lignée de leur ancêtre

Archéoptéryx

 

Espèrent-elles un temps paisible

Soufflent-elles un moment de répit

Après tant d’épreuves

Inspirent-elles un air nouveau

Avant de résister aux agressions

Elles écoutent peut-être

Les chants permanents

Des corbeaux et des colombes

Elles sont peut-être subjuguées

Par l’étrange échange

De leurs musiques aériennes

Au point d’en être envahies

Au point que leur attitude

Proche du vertige suspende le temps

 

Elles créent le cercle permanent

D’une agora où elles donnent forme

À leur corporéité de poussière

De chair larme et sang

Dans l’accomplissement de leur prestance

Elles sont le cercle vertueux et fragile

Du Monde qui ne serait pas

Sans leur constance

 


 

 



 

 

Sandrine LEPELLETIER

 

Les visages entre rondeur et

Figement 

Aux traces à vif des émotions

Inextricables

Les visages crient hurlent

Rient grimacent

À l’image du théâtre humain constamment

Pétri et projeté hors de soi

Les regards tendus

En quête de nos propres affections

 

Bouches bée

Les visages sont-ils le miroir où

Nous surprenons nos reflets

Sommes-nous le miroir

Révélateur de leur surprise d’être

 

Les têtes corps

Fourmillent de têtes corps

En autant de mises en abyme

D’excroissances arborescentes

D’étonnement en questionnement

Elles mettent à fleur de peau

Leurs inclinations

À l’innocence

À l’amour

 

Sur le fil des visages

Aux yeux écarquillés

Sur l’insondable mystère d’être

S’arrondit l’évidence de la surprise

Plus que l’impression de fragilité

Les clés de la vie ouvrent

Des havres de paix

Installent un temps de quiétude

Propice à la sensibilité partagée

 

Dans la balance des émotions

Le cœur sur la main

La maternité au cœur

Ces êtres d’argile

Et de feu éveillent

Silencieusement la part

De tendresse en chacun de nous

Comme un baume sur l’écorce

De la terre ridée et flétrie

 

 

 


 

Jean-François BOTTOLLIER

 

Nuit augmentée des mille et une nuits

Où sans fin dansent les êtres liés

Par les densités chorégraphiques

 

Leurs corps en apesanteur

S’échappent des monuments

Millénaires voués aux tremblements

Que l’on croyait indestructibles

Et qui s’effondrent dans

La catastrophe du Monde

 

Les danseurs vibrent vacillent

La bouche ouverte

Sur des silences cacophoniques

Ils déroulent sans fin

Le décompte macabre

Des tragédies sans cesse répétées

Ils sont dans le maelstrom

Des affaires humaines

Soulés de contes

Saturés de récits

 

Ils n’ont pas assez d’yeux

Pour voir

Ils n’ont pas assez d’oreilles

Pour entendre

Ils n’ont pas assez de bouches

Pour dire

Ils n’ont pas assez de poids

Pour peser

Tant envahissante

Est la réalité tangible

Des actes inhumains

 

Est-ce possible l’aveuglement

Est-ce possible l’éblouissement

Leurs visages aux mille yeux ébahis

Semblent médusés

Par l’ivresse sans fond

Qui emporte tous ces êtres

Dans l’envers du Monde

 

Pourtant les mille et une nuits

Grisent sans fin dans leur tourbillon

Les êtres soufflés affectés

Par tant de récits fabuleux

 




 

 

François JAUVION

 

L’art est difficile

Mais l’artiste a plus d’une corde à son art

Car l’artiste est ingénieux

À défaire les nœuds des ficelles du Monde

À tirer les fils d’Ariane enchevêtrés

Et dévoiler les abominations

Et prendre au lasso

Les humains surtout les salauds

Et les mettre en boîte

Pour en dénoncer leur immense petitesse

Ses reliquaires recèlent

Les reliquats du Monde

Parfois les choses belles

Mais souvent le fond des poubelles

Ces trésordures nauséeuses

 

L’art est difficile

Mais l’artiste a plus d’une corde à son art

C’est la chasse aux ignominies

L’inventaire continu

Des affreux des pourris

Détruisant la planète

Inventaire démultiplié dans des châsses

Iconoclastes irrévérencieuses

Qui éventent la poudre aux yeux des nantis

Et mettent le roi à nu

Tous les puissants ainsi désacralisés

 

L’art est difficile

Mais l’artiste a plus d’une corde à son art

Quand il s’efface devant les artistes

Faisant jaillir dans ses planches graphiques

L’originalité de chacun

Quand il dévoile l’unicité de leurs œuvres

Décortiquées exhaussées magnifiées

 

L’art est difficile

Mais l’artiste a plus d’une corde à son art

Entre dénonciation et dérision des uns

Par l’humour l’ironie la critique

Et sublimation et ravissement des autres

Par l’amour l’amitié la sympathie

L’artiste révèle plusieurs de ses facettes

Où entre facétie et affectuosité

Il excelle à saisir autant les miasmes et les marasmes

Que les merveilles et les créations sans pareille

 


 



 

Michel JULLIARD

 

Dans l’immense fresque terrestre

Entre sol et ciel

L’espace abonde des rhizomes primitifs

De tous les ordres et de tous les éléments

Où nous observent les triples yeux

Des êtres bizarres dans le grand désordre de la vie

 

Luxuriante nature

Exubérant univers

Tout devient palpitant

Foisonnement 

Grouillement

Exaltation

Profusion des matières labyrinthiques

Opulente harmonie

Du bouillon originel des atomes

 

Les plantes les animaux les humains

Annoncent

L’ère prochaine du permanent

Recommencement

De la chaîne de l’existence

Entre terre et azur

 

Dans la forêt première

De bestiaires en brassées végétales

Se lient les êtres autour

Des volutes oniriques libératrices

 

Le grand Quetzalcóatl étend

Son ombre sur le Monde

Ombre bénéfique

Protectrice des échappées

Et des croisements aléatoires

Des centaures des loups des oiseaux

Des poissons défiant les lois physiques

 

Le fleuve nourricier irrigue

L’humus des songes

S’éveillent alors les désirs

S’élèvent alors leurs réalisations

Jusqu’à leur éparpillement

Dans le panorama

Du grand mélange

Des vivants


 

Jean-Louis Clarac a écrit tous ses poèmes en situation, dans le temps de l'exposition de la BHNVolcanique.  C'est un challenge que Jean-Louis s'impose : écrire à partir des œuvres exposées, donc ici en octobre 2023. 

 

JEAN-LOUIS CLARAC ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

ET ICI

(cliquer)

 

 

 


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