Et d'autres encore ....
« C’est sûrement à force d’écouter les bouleversements par lesquels
passent les humains que Demin arrive à troubler par son tracé. Car avant
d’être dessinateur, l’artiste est psychanalyste, et il semble avoir
trouvé le moyen propice de raconter les histoires qu’il entend sans
trahir le secret médical. Car chaque dessin est si personnel, il est
facile d’imaginer que Demin,
le crayon à la main, a en tête un individu précis. Impossible, bien
entendu, de connaître la nature de cet inconnu, qui s’est vu privé de sa
forme humaine. Il a été transformé par l’imaginaire du dessinateur,
analysé, décortiqué, jusqu’à ce qu’il ne reste simplement qu’une sorte
de personnage fantasmagorique.
Des motifs aux airs tribaux composent le corps de cet être
mi-humain, mi-animal, certains semblent d’ailleurs en mouvement, comme
s’ils accomplissaient une sorte de danse, de rituel. Un moyen, sûrement,
d’extérioriser les démons qui les rongent, les angoisses qui les
consument. Souvent représentés seuls sur le support, les personnages
occupent, tout de même, pratiquement l’intégralité de la composition :
leurs extrémités, qui ressemblent à des mains, s’allongent
inlassablement, leurs organes génitaux sont exposés aux yeux de tous,
ces êtres, à l’allure primaire, semblent finalement plus complexes que
l’humain qui les observe. »
Angèle Imbert
DEMIN ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
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